«Nous critiquons les actions du gouvernement qui a abattu un avion russe», a précisé Selahattin Demirtas lors de sa rencontre avec le ministre russe des affaires étrangères à Moscou, ajoutant que même s’il y avait des différends entre les Etats, il fallait toujours «ouvrir les portes aux solutions politiques et diplomatiques».
Il a aussi précisé qu’il faudrait trouver «une décision qui ne nuise à aucun des deux pays».
Au plan intérieur, le gouvernement turc a lancé une opération militaire de grande envergure dans le sud-est du pays pour y déloger les militants pro-kurdes du PKK. 10 000 soldats, appuyés par des chars, auraient été mobilisés pour cette offensive qui vise les villes de Cizre et Silopi, près de la frontière syrienne et irakienne, ainsi qu'à Diyarbakir et à Nusaybin. La semaine dernière, près de 102 personnes ont été tuées, selon un dernier bilan d'une source des services de sécurité de l'AFP.
Alors qu’au plan bilatéral, les relations entre Ankara et Moscou sont au plus bas après que l’aviation turque a abattu un bombardier russe SU-24 près de la frontière turco-syrienne. Ankara prétend que l’appareil avait violé son espace aérienne pendant 17 secondes et Moscou répète avoir reçu un coup dans le dos.
Néanmoins, lors de la rencontre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a précisé que l’attitude de Moscou à l’égard du gouvernement turque «ne correspond pas à notre attitude envers le peuple turc. Nous exprimerons toujours des sentiments cordiaux et amicaux envers le peuple turc. Ce qui s’est passé avec le SU-24 n’est pas la faute du peuple turc, c’est la décision de son gouvernement».
Lire aussi : Les différends entre Moscou et Ankara portés devant la Justice