Une délégation élargie de 33 entreprises françaises, sous l’égide du Medef International, est arrivée à Beyrouth pour une visite de deux jours. Elle sera suivie d’un déplacement en Syrie ce 1er octobre, un retour significatif après quatre années d’absence depuis la mission de juillet 2021 ayant fait suite à l'explosion du port de la capitale libanaise le 4 août 2020.
Conduite par Gérard Wolf, conseiller spécial du ministre des Affaires étrangères, cette mission, plus imposante que celle de 2021 qui se composait seulement de neuf entreprises, vise à relancer les partenariats économiques avec le Liban et à explorer des opportunités en Syrie, où le gouvernement d’Assad a été renversé le 8 décembre 2024.
Le retour de la France en Syrie ?
Environ la moitié de ces entreprises sont déjà implantées au Liban, représentant 80 % des grands noms français du secteur privé. Au Liban, la délégation a rencontré des figures clés comme le Premier ministre Nawaf Salam, le gouverneur de la Banque du Liban Karim Souhaid, et le président de la République Joseph Aoun. Gérard Wolf a réaffirmé la volonté française de « reconstruire un partenariat étroit ».
Des accords concrets ont été signés, notamment avec l’Agence française de développement (AFD) et EDF pour moderniser le réseau électrique, tandis que des discussions avec le ministre des Travaux publics Fayez Rassamny et une visite au port de Beyrouth, toujours en reconstruction, ont mis l’accent sur les infrastructures.
En Syrie, après la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays et la levée partielle des sanctions, l’objectif est d’établir des premiers contacts au sein du monde des entreprises, bien que les relations restent moins développées qu’avec le Liban. Cette initiative s’inscrit dans une logique élargie, passant de la reconstruction ciblée de Beyrouth à des projets d’énergie, d’eau et de transport, en coopération avec la Banque mondiale (250 millions de dollars débloqués).
La présence d’organismes comme French Healthcare illustre une approche public-privé, avec une nouvelle mission prévue au semestre prochain si les résultats sont concluants. Gérard Wolf souligne que, malgré un agenda chargé, interrompu en juin par la guerre Israël-Iran, cette tournée reflète un engagement français renouvelé dans une région en transition, malgré les défis logistiques et politiques, notamment en Syrie post-Assad. La France tente tant bien que mal de garder une influence dans la zone.