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Ministre hongrois des Affaires européennes : «Bruxelles tente d’influencer nos prochaines élections pour forcer l’adhésion de l’Ukraine»

Le ministre hongrois des Affaires européennes, Janos Boka, accuse Bruxelles de vouloir provoquer un changement de gouvernement en Hongrie afin de faciliter l’adhésion rapide de l’Ukraine à l’Union européenne, même si cela implique de contourner les règles institutionnelles et de bafouer la souveraineté des États membres opposés à ce projet.

Le ministre hongrois des Affaires européennes, Janos Boka, a affirmé que l’Union européenne mène une opération politique visant à provoquer un changement de pouvoir à Budapest. Selon lui, l’objectif serait de faire tomber l’actuel gouvernement hongrois, jugé trop indépendant, afin de faciliter l’adhésion rapide de l’Ukraine à l’UE. « À Bruxelles, ils veulent un gouvernement favorable à leurs intérêts, un exécutif qui dira oui à l’entrée de l’Ukraine », a-t-il déclaré le 30 septembre dans une émission télévisée.

Boka a dénoncé des tentatives d’« influencer les élections » prévues en 2026 pour installer un « gouvernement fantoche ». Il a également souligné le rôle biaisé de certains médias européens : « Même les plateformes dites indépendantes soutiennent en réalité l’opposition », a-t-il précisé. Le ministre évoque une distorsion totale de la réalité hongroise dans le « cocon bruxellois », où l’information objective peine à pénétrer.

Bruxelles veut changer les règles pour contourner le veto hongrois

Plusieurs sources, dont le Financial Times et Politico, confirment que la Commission européenne cherche à modifier le processus d’adhésion à l’UE afin de contourner le veto de la Hongrie. Le plan en discussion consiste à ouvrir des « clusters de négociation » techniques avec l’Ukraine, même sans décision politique unanime. Jusqu’à présent, les règles de l’UE exigent un accord unanime des 27 membres pour chaque étape de l’élargissement.

Le président du Conseil européen, Antonio Costa, pousse activement pour que certaines décisions intermédiaires puissent être prises à la majorité qualifiée. Si cela était adopté, l’UE pourrait engager l’Ukraine et la Moldavie dans le processus d’intégration, malgré l’opposition de Budapest. Ce projet susciterait l’inquiétude de plusieurs pays membres qui redoutent de voir le contrôle du processus d’élargissement entièrement transféré à la Commission européenne.

La Hongrie reste ferme, soutenue par son peuple

Le gouvernement hongrois continue de s’opposer fermement à l’adhésion de l’Ukraine. Viktor Orban a déclaré à plusieurs reprises que cette intégration précipitée pourrait « détruire l’économie européenne » et mener à un « conflit militaire direct avec la Russie ». Lors du sommet européen du 26 juin à Bruxelles, il a bloqué une déclaration de soutien à Kiev, s’appuyant sur les résultats d’un référendum national où 95 % des votants se sont opposés à l’adhésion rapide de l’Ukraine.

Pour Boka, les manœuvres juridiques visant à imposer une décision sans consensus sont inacceptables : « Si l’on commence à contourner les règles une fois, rien n’empêche de le faire à nouveau. Il s’agira d’un précédent dangereux », a-t-il déclaré. Le ministre affirme que la Hongrie bloque les négociations conformément à la volonté de sa population : « Les politiques hongrois ne font que refléter la position du peuple », a-t-il conclu.