Après une série d’incidents impliquant des drones et des avions dans l’espace aérien européen, les tensions montent entre Bruxelles et Moscou. Mais malgré les discours fermes, l’Union européenne recule devant l’idée d’une confrontation directe avec la Russie. D’après un article de Politico, publié le 29 septembre, de nombreux responsables au sein de l’UE préfèrent adopter une posture prudente, de peur d’ouvrir la voie à un conflit généralisé.
« Il est plus simple de reconnaître le risque que de définir une réponse dans un cadre européen où les intérêts sont souvent concurrents », rapporte le média américain. Ligne rouge commune : ne rien faire qui pourrait mener à une guerre avec Moscou.
À Copenhague, où s’est tenu un sommet européen cette semaine, les débats ont porté sur les capacités militaires de l’Union et sur des réponses potentielles aux provocations, notamment la mise en place d’un « mur de drones ». Mais ces discussions ont surtout mis en lumière les divisions profondes au sein des 27. L’Allemagne, les Pays-Bas ou la Suède s’opposent à de nouvelles dépenses massives, alors que d’autres, comme la Pologne, y voient une opportunité économique.
La peur d’un engrenage incontrôlable
Dans les coulisses, plusieurs diplomates évoquent la possibilité d’un « moment Franz Ferdinand », en référence à l’assassinat de l’archiduc austro-hongrois en 1914, déclencheur de la Première Guerre mondiale. Une soudaine escalade d’un incident mal géré pourrait précipiter l’Europe dans un nouveau conflit, préviennent-ils.
Le président polonais a ordonné l’envoi d’avions de chasse si des frappes russes avaient lieu à la frontière ukrainienne. Le Royaume-Uni, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères Yvette Cooper, a exprimé son inquiétude quant à une possible confrontation directe entre la Russie et l’OTAN.
Malgré la pression de certains États membres pour durcir la position européenne, les institutions bruxelloises peinent à réagir de manière coordonnée. « C’est un équilibre délicat : il ne faut pas affoler la population, mais il faut que les dirigeants prennent la menace au sérieux », résume un diplomate cité par Politico.
Medvedev : « L’Europe ne peut pas supporter une guerre avec la Russie »
Du côté russe, Dmitri Medvedev a réagi à ces tensions en affirmant que l’Europe ne serait pas en mesure de mener une guerre contre la Russie. Le 29 septembre, sur son canal Telegram, le vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie a déclaré : « Les pays européens sont vulnérables et désunis. Ils ne peuvent pas supporter une guerre contre la Russie. »
Il a également souligné que les dirigeants européens sont incapables d’assumer des décisions majeures. « Ils manquent de pensée stratégique et n’ont pas l’énergie nécessaire pour prendre des décisions militaires sérieuses », a-t-il ajouté. Pour Medvedev, la Russie n’a aucun intérêt à se lancer dans un conflit en Europe : « Notre tâche principale, c’est le développement de notre territoire, y compris ceux qui sont revenus dans le giron russe. »
Dans un contexte d’hostilité croissante, où même les partisans d’un soutien accru à l’Ukraine peinent à obtenir des budgets, la stratégie européenne repose davantage sur la prudence que sur la confrontation. Une chose est claire : malgré les discours sur la solidarité et la sécurité commune, l’UE reste profondément divisée, affaiblie par ses propres contradictions internes.