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NBC News : l’armée américaine élabore des scénarios militaires face à Caracas

Washington envisage des scénarios de frappes militaires contre des cibles liées au narcotrafic au Venezuela, incluant des attaques de drones, pour l’instant sans décision finale de Trump. Ces préparatifs s’ajoutent au renforcement naval américain dans la région. Moscou redoute une instrumentalisation de l’ONU et réaffirme son soutien à Caracas.

Les États-Unis préparent actuellement des options militaires visant des cibles « liées au narcotrafic » à l’intérieur du territoire vénézuélien, a rapporté NBC News. Selon plusieurs sources proches des discussions citées par le média américain, l’administration de Donald Trump envisage notamment des frappes de drones contre les dirigeants de réseaux criminels, leurs laboratoires et certaines infrastructures soupçonnées d’alimenter le trafic. Aucune décision finale n’a toutefois été validée par le président, et les préparatifs pourraient déboucher dans les prochaines semaines.

Ces projets s’inscrivent dans la continuité d’opérations déjà menées en mer, où des embarcations en provenance du Venezuela ont été détruites, certaines transportant, d’après les autorités, de la drogue. Washington estime que le gouvernement de Nicolas Maduro ne fait pas assez pour enrayer le flux de stupéfiants et de bandes criminelles qui s'étendent hors du pays. En parallèle, l’armée américaine a renforcé sa présence régionale avec plus de 4 000 militaires, huit navires et des avions de chasse déployés à Porto Rico, accentuant la pression sur Caracas.

Cependant, ces actions ne paraissent pas avoir affaibli la position de Maduro, ce qui angoisse les responsables américains, note NBC News.

En parallèle, des discussions sont menées par l’intermédiaire de responsables du Moyen-Orient, qui jouent un rôle de médiateurs entre Washington et Caracas. D’après des sources proches des négociations, le chef de l’État vénézuélien aurait évoqué certaines concessions pour conserver le pouvoir, mais rien n’a filtré sur leur contenu précis.

La Maison Blanche, de sa part, souligne la détermination de Trump à employer tous les leviers de la puissance américaine afin de bloquer l’entrée de drogues sur le territoire des États-Unis et traduire les responsables en justice.

En arrière-plan, subsiste un élément central : le Département de la Justice américain a formellement inculpé Nicolas Maduro pour narcotrafic dès le premier mandat de Donald Trump. Washington l’accuse d’avoir collaboré avec des cartels pour organiser l’envoi de cocaïne et de fentanyl vers les États-Unis, ainsi que d’avoir toléré la présence de bandes criminelles opérant depuis son territoire. Pour appuyer cette accusation, les autorités américaines ont fixé une prime colossale — 50 millions de dollars — destinée à toute personne fournissant des informations permettant son arrestation.

Réaction de la Russie et inquiétudes internationales

Sur la scène internationale, ces projets américains de frappes au Venezuela provoquent une forte inquiétude, en particulier à Moscou. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé un risque d’escalade militaire. Il a relevé que d’importantes forces navales américaines, dont un sous-marin nucléaire, avaient été déployées autour des eaux territoriales vénézuéliennes, accompagnées de menaces d’ingérence directe sous prétexte de lutte contre les cartels.

Le chef de la diplomatie russe a également pointé une initiative parallèle des États-Unis et du Panama au Conseil de sécurité de l’ONU : transformer les forces internationales chargées de la sécurité en Haïti en un dispositif doté d’un mandat très large contre le « banditisme ». Selon lui, un tel mandat permettrait un usage illimité de la force, sans calendrier ni obligation de rendre compte au Conseil. Ainsi, le chef de la diplomatie russe a mis en garde contre la possibilité de voir ce cadre utilisé ultérieurement pour viser Caracas, en assimilant d’éventuels groupes présents au Venezuela à des bandes venues d’Haïti.

En outre, Moscou a réaffirmé sa solidarité avec le peuple et les autorités vénézuéliennes, insistant sur leur droit souverain à déterminer leur orientation politique et économique sans ingérence extérieure.