Ce 26 septembre, Israël rouvre le passage d’Allenby, seul point de passage entre la Cisjordanie occupée et la Jordanie, mais uniquement pour les voyageurs, selon des responsables israéliens et palestiniens cités par diverses sources.
Fermé depuis l’attaque du 18 septembre, au cours de laquelle deux soldats israéliens ont été tués par un chauffeur jordanien acheminant de l’aide vers Gaza, ce terminal stratégique, aussi appelé pont du roi Hussein, avait été verrouillé « jusqu’à nouvel ordre », une décision perçue comme une réponse aux pressions internationales après la reconnaissance de l’État de Palestine par plusieurs pays à l’ONU.
Construit en 1918 et reconstruit après 1967, ce passage, géré par l’Autorité aéroportuaire israélienne depuis 1994, est vital pour les Palestiniens de Cisjordanie — leur seul accès à l’étranger via Amman — et pour l’aide humanitaire vers Gaza, bien que le sort des marchandises reste incertain. La fermeture, marquée par des ouvertures et blocages successifs depuis une semaine, n’est pas inédite : en septembre 2024, un incident similaire avait conduit à une fermeture de deux jours.
Cette fois, le timing, ordonné par Netanyahou selon la radio militaire, coïncide avec des tensions accrues, notamment après l’approbation du plan E1 en août et les annonces de l’Assemblée générale de l’ONU. Hamada Jaber, du Palestinian Center for Policy and Survey Research, y voit une « punition collective » destinée à rappeler que « le dernier mot appartient à Israël », tandis que Tahani Moustafa, de l’International Crisis Group, souligne l’impact potentiellement désastreux sur l’aide à Gaza, dépendante de ce corridor.
La fouille approfondie des camions et les détecteurs de métaux imposés par Netanyahou renforcent cette impression de contrôle arbitraire. Le contexte est chargé : la reconnaissance de la Palestine par des pays occidentaux a exacerbé les frictions, Netanyahou réaffirmant récemment qu’« aucun État palestinien ne verra le jour à l’ouest du Jourdain ».