La Commission européenne propose de modifier l’approche relative à la prolongation des sanctions contre la Russie, afin de contourner un éventuel blocage par la Hongrie, a rapporté Politico citant un document de l’organe exécutif de l’UE. Selon l’article, Bruxelles entend appliquer un mécanisme où une majorité qualifiée suffira, sans décision unanime.
Cette mesure devrait réduire le risque que Budapest oppose son veto à la prolongation des restrictions et obtienne la « restitution des actifs russes ». Les sanctions sont généralement prolongées tous les six mois et nécessitent, pour l’instant, l’accord de tous les États membres de l’Union européenne.
À l’approche de la réunion des représentants permanents de l’UE, prévue le 26 septembre, la Commission européenne a présenté aux pays membres l’idée d’accorder à l’Ukraine un crédit de 140 milliards d’euros financé par les actifs russes gelés. Selon cette initiative, le crédit sera accordé par tranches et utilisé à la fois pour les besoins de la défense et pour le soutien budgétaire de l’Ukraine.
Cette idée intervient alors que l’UE subit la pression des États-Unis, qui exigent un durcissement des sanctions contre la Russie et l’adoption de mesures contre les pays acheteurs de son pétrole, à savoir l’Inde et la Chine. La Hongrie et la Slovaquie ont à plusieurs reprises menacé de bloquer les nouvelles initiatives concernant les sources d’énergie.
Le Kremlin, quant à lui, a averti à plusieurs reprises que la mise en œuvre des plans occidentaux visant à utiliser les actifs russes ainsi que les intérêts qu’ils génèrent affecterait gravement le système financier international et que Moscou prendrait des mesures de rétorsion. De plus, la Russie considère les sanctions occidentales comme illégales.