Le 23 septembre, à l’occasion de la sortie de son livre 107 jours, Kamala Harris livre un récit explosif des coulisses de sa campagne éclair contre Donald Trump. L’ouvrage détaille les tensions internes et les décisions stratégiques qui ont marqué cette course inattendue. Harris y révèle avoir jugé la candidature de Joe Biden en 2024 comme « inconsciente » face à son état de santé déclinant – des gaffes et signes de fatigue physique documentés par la presse.
Le livre aborde l’état de santé de Biden, un sujet tabou durant la campagne. Harris raconte avoir été informée en privé par des conseillers de l’aile démocrate de la détérioration cognitive de Biden, et avoir hésité à le pousser à se retirer avant son annonce surprise. Elle décrit une Maison Blanche en crise, où des proches de Biden masquaient son déclin, un point corroboré par un rapport du New York Times sur son isolement.
Ambition pour 2028 ?
Cette révélation alimente les débats sur la succession, alors que Trump, en campagne, avait exploité ce narratif avec le surnom « Sleepy Joe ». Sur la guerre à Gaza, Harris offre un éclairage personnel. Elle détaille une rencontre tendue avec Netanyahou en juillet 2024, où elle a dénoncé la crise humanitaire, qualifiant l’exécution de la guerre par Israël d’« improductive ». Elle défend son appel à un cessez-le-feu immédiat, contrastant avec la prudence de Biden, et critique l’absence d’une stratégie claire.
Harris révèle aussi des pressions internes pour modérer son discours, notamment de Shapiro, inquiet des manifestations pro-palestiniennes au Congrès, un choix qu’elle assume comme un mal nécessaire pour unifier les démocrates.
L’ex-candidate démocrate, qui s'est faite très discrète depuis sa sèche défaite face à Donald Trump le 5 novembre dernier, ne cache pas son intention de continuer à œuvrer pour les États-Unis. Sans se prononcer sur ses intentions pour la prochaine élection présidentielle en 2028, Kamala Harris affirme ne plus vouloir rester « à Washington ». « Je serai aux côtés des citoyens, dans les villes et les communautés, où je pourrai écouter leurs idées sur la manière de reconstruire la confiance, l’empathie et un gouvernement digne des idéaux de ce pays », garantit-elle.