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La tension monte entre l'Égypte et Israël

Netanyahou presse Trump d’intervenir contre le renforcement militaire de l'Égypte au Sinaï, l'accusant de violer l’accord de paix de 1979, avec des infrastructures offensives présumées. Le Caire dément, justifiant ses mesures par la peur d’un exil forcé de Gazaouis, et accuse Israël de provocation masquant son « génocide ».

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a exhorté le président américain Donald Trump à intervenir auprès de l’Égypte pour contenir son renforcement militaire dans la péninsule du Sinaï, assurant qu'il s'agit d'une violation de l’accord de paix de 1979, dont les États-Unis sont garants.

Selon le quotidien Haaretz et le média Axios, Netanyahou a formulé cette demande lors d’une rencontre à Jérusalem avec le secrétaire d’État Marco Rubio, accusant Le Caire de déployer des infrastructures potentiellement offensives – comme un aéroport élargi pour avions de chasse et des installations souterraines pour missiles – dans des zones limitées aux armes légères. 

Le Caire rassemble des troupes

Le Caire dément fermement ces allégations, affirmant que ses mesures sont préventives face à l’afflux potentiel de Palestiniens fuyant Gaza, poussés par Israël vers l’exil forcé sans garanties de retour. Une source égyptienne à Haaretz insiste : « L’Égypte n’a aucune intention offensive ; la paix avec Israël est un atout stratégique, mais le déplacement forcé est une ligne rouge ».

Les relations bilatérales, au plus bas depuis le 7 octobre 2023, se tendent davantage : Netanyahou accuse l’Égypte d’« emprisonner » les Gazaouis à Rafah, menaçant de geler un contrat gazier de 35 milliards de dollars, vital pour Tel Aviv. Ce différend s’inscrit dans l’opération israélienne massive à Gaza-Ville, bastion du Hamas, forçant 40 % des habitants au sud, malgré leur refus d’un énième exil sous bombardements.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi dénonce un « génocide » et refuse de devenir une « porte d’entrée » pour les déplacés, menaçant de rompre la paix si Israël persiste. Les vols de surveillance multinationaux, menés par les États-Unis, ont diminué, limitant les vérifications. L’attaque israélienne du 9 septembre à Doha contre des leaders du Hamas a amplifié les craintes égyptiennes d’actions imprévisibles de Tel Aviv, y compris sur le sol de l'Égypte.