International

YouTube supprime le compte de Nicolas Maduro, suivi par plus de 230 000 abonnés

La plateforme a fermé la chaîne du président vénézuélien, alors que les tensions avec Washington atteignent un nouveau sommet après le déploiement militaire américain dans les Caraïbes.

Le compte YouTube du président vénézuélien Nicolas Maduro a été supprimé de la plateforme, alors que le ton monte entre Caracas et Washington. Selon la chaîne publique Telesur, le compte a été désactivé le 19 septembre. Depuis, il a disparu des résultats de recherche et est devenu inaccessible, même via le lien direct. Le compte du président affiche désormais le message : « Cette page est indisponible ».

La compagnie américaine Google, société mère de YouTube, n’a pas commenté cette suppression. Le compte de Maduro, qui comptait plus de 233 000 abonnés, diffusait principalement ses discours et son émission télévisée hebdomadaire. YouTube a indiqué que les comptes sont supprimés en cas d’« infractions répétées », telles que la diffusion de fausses informations, de propos haineux ou d’ingérence dans les processus démocratiques. Caracas n’a, pour l’heure, pas réagi.

Cette suppression intervient sur fond d’escalade des tensions entre les États-Unis et le Venezuela. Les relations se sont détériorées lorsque Washington a refusé de reconnaître la réélection de Maduro, mais le fossé s’est encore creusé avec le déploiement de navires de guerre et d’avions de chasse américains dans le sud des Caraïbes.

Caracas et Washington à couteaux tirés

Le mois dernier, les États-Unis ont envoyé au moins huit navires de guerre, un sous-marin d’attaque et environ 4 000 soldats près des côtes vénézuéliennes, affirmant que la mission visait les cartels de drogue. Washington a même affirmé que ses forces navales avaient coulé trois bateaux vénézuéliens, mais sans fournir de preuve que les personnes à bord étaient des criminels.

Les officiels vénézuéliens ont dénoncé ce déploiement et l’ont assimilé à une atteinte à la souveraineté et à un complot visant à renverser Nicolas Maduro. Plus tôt ce mois-ci, le président a adressé une lettre à Donald Trump, affirmant que son pays avait démantelé des réseaux de trafic et d’importants narco-gangs. Dans ce contexte, il a rejeté les accusations américaines, les qualifiant de fausses informations, et a proposé des discussions directes avec Washington.

« Monsieur le Président, j’espère qu’ensemble nous pourrons vaincre les mensonges qui ont terni notre relation, qui doit être historique et pacifique », a écrit Nicolas Maduro dans la lettre, partagée sur Telegram par la vice-présidente Delcy Rodriguez.

Viser les cartels plutôt qu’un changement de régime

Le président américain Donald Trump a déclaré qu’il ne visait pas un changement de gouvernement au Venezuela, mais n’a pas exclu de frapper les cartels. Le mois dernier, son administration a doublé la récompense pour l’arrestation de Nicolas Maduro, portant le montant à 50 millions de dollars, à la suite d’une inculpation datant de 2020 à New York, l’accusant de complot en vue de trafic de cocaïne — des accusations qu’il a qualifiées de complot de coup d’État.

Interrogé le 21 septembre sur la lettre de Maduro, Trump a refusé de confirmer sa réception, se contentant de déclarer : « Nous verrons ce qui se passera au Venezuela. »