Le gouvernement afghan a déclaré ce 21 septembre que tout accord avec les États-Unis concernant la base aérienne de Bagram était inacceptable. Qari Fasihuddin Fitrat, chef d'état-major des forces armées, a catégoriquement démenti, lors d’une conférence de presse, toute négociation ou tout compromis concernant le territoire de l’Afghanistan.
« Nous vous assurons que pas un pouce, pas même un empan de notre territoire ne fera l’objet de négociations ou de compromis avec qui que ce soit. C'est absolument impossible et cela n'arrivera jamais », a affirmé le chef d'état-major.
Rappel de l’accord de Doha
Pour sa part, le porte-parole adjoint de l'Émirat islamique d'Afghanistan, Hamdullah Fitrat, a écrit sur X, ce 21 septembre, que « conformément aux principes islamiques et fondé sur une politique étrangère équilibrée et axée sur l'économie, l'Émirat islamique d'Afghanistan aspire à des relations constructives avec tous les États sur la base d'intérêts mutuels et partagés ». Il a indiqué que lors des négociations menées avec les États-Unis, il a été rappelé à la partie américaine que « l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Afghanistan sont de la plus haute importance ».
Dans ce contexte, Hamdullah Fitrat a rappelé l’engagement pris par les États-Unis et l’administration de Donald Trump lors des négociations de Doha le 29 février 2020, de « ne pas recourir à la force ni menacer de recourir à la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de l'Afghanistan, ni à s'ingérer dans ses affaires intérieures », ajoutant qu’« il est donc essentiel qu'ils [les États-Unis] restent fidèles à leurs engagements ». En conclusion, le porte-parole adjoint afghan a indiqué qu’« il est une fois de plus souligné qu'au lieu de répéter les échecs du passé, il convient d'adopter une politique de réalisme et de rationalité ».
« De mauvaises choses vont se produire »
Les déclarations afghanes surviennent à la suite des déclarations de Trump, la veille, qui a fait part de sa volonté de reprendre le contrôle de l'aérodrome de Bagram, pour sa proximité avec des installations nucléaires chinoises. « Si l'Afghanistan ne restitue pas la base aérienne de Bagram à ses constructeurs, les États-Unis d'Amérique, de mauvaises choses vont se produire ! », a menacé le président américain samedi sur sa plateforme Truth Social.
Il convient de noter qu’à l'origine, la base aérienne de Bagram avait été construite par l'Union soviétique, avant d’être modernisée et agrandie pendant l'occupation américaine de l’Afghanistan, devenant ainsi le plus grand avant-poste américain dans le pays. Trump a affirmé à plusieurs reprises que la Chine utilisait secrètement la base, une accusation démentie par Pékin et les Taliban.