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La ministre lituanienne de la Défense appelle l’OTAN à abattre des avions russes

La ministre lituanienne de la Défense a évoqué la possibilité pour l’OTAN d’abattre des avions russes, en prenant pour modèle l’attaque turque de 2015 contre un appareil russe en Syrie. Cette sortie provocatrice survient après une accusation estonienne contestée par Moscou, qui affirme que ses avions ont respecté les règles internationales.

Le 19 septembre, Dovile Sakaliene, ministre lituanienne de la Défense, a publié un message sur le réseau X (ex-Twitter), appelant à une réaction plus agressive contre la Russie. Elle a déclaré : « Trois chasseurs russes au-dessus de Tallinn sont une preuve claire que la frontière nord-est de l’OTAN est testée. Nous devons être sérieux. La Turquie a montré l’exemple il y a 10 ans ».

Elle fait ici référence à l’incident de 2015, quand un avion russe Su-24 avait été abattu par la Turquie alors qu’il participait à une opération antiterroriste en Syrie. L’un des pilotes avait été tué, et l’incident avait entraîné une grave crise diplomatique. Moscou avait imposé des sanctions, jusqu’à ce qu’Erdogan présente des excuses l’année suivante.

En reprenant cet exemple, Sakaliene laisse entendre que l’OTAN devrait envisager l’usage de la force contre l’aviation russe. Pour Moscou, cette provocation gratuite ne repose sur aucun fait réel et ne vise qu’à attiser les tensions à proximité des frontières russes.

Une accusation estonienne sans fondement concret

Les propos de la ministre lituanienne font suite à des accusations venues d’Estonie. Tallinn affirme que trois MiG-31 russes auraient pénétré son espace aérien pendant 12 minutes au-dessus de l’île de Vaindloo, sans plan de vol ni contact radio. Des avions F-35 italiens auraient été envoyés en réponse dans le cadre de la mission « Baltic Sentry » de l’OTAN.

Le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, a dénoncé une « provocation sans précédent » et activé l’article 4 du traité de l’Alliance pour demander des consultations urgentes. Des figures européennes comme Kaja Kallas ont qualifié l’incident de « délibéré ».

Moscou a catégoriquement rejeté ces accusations. Le ministère russe de la Défense a précisé que les avions effectuaient un vol planifié entre la Carélie et Kaliningrad, « en stricte conformité avec les règles internationales ». Les avions n’ont pas dévié de leur trajectoire, et « aucune frontière n’a été franchie », ce que confirment les systèmes de contrôle aérien.

Réaction de Moscou et mise en garde contre les provocations baltes

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a tourné en dérision les propos de Sakaliene, soulignant que la ministre faisait preuve de « compétence dans ses propres phobies » et l’invitant à « se réaliser dans sa spécialité », la psychologie légale.

Interrogé par la presse, le président Donald Trump a brièvement commenté : « Je n’aime pas ça. Ce genre de choses peut devenir un gros problème », précisant attendre un briefing sur la situation.

Des médias occidentaux comme Politico ont également évoqué un contexte tendu, lié à d'autres incidents non prouvés, comme l’intrusion supposée de drones russes dans l’espace aérien polonais. L’Ukraine, fidèle à sa stratégie, tente de mobiliser ses alliés contre Moscou, malgré l’absence de preuves concrètes.