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Villas et appartements aux États-Unis : le patrimoine caché de l'ex-ministre ukrainien de la Défense

Une enquête menée par le Centre ukrainien de lutte contre la corruption met en lumière la fortune immobilière insoupçonnée de la famille de Roustem Oumérov aux États-Unis. Au cœur du dossier : huit propriétés situées à New York et en Floride, notamment autour de Miami, inscrites au nom de plusieurs membres de la famille.

Huit propriétés de luxe aux États-Unis : voilà ce que la famille de Roustem Oumérov, ancien ministre de la Défense et actuel secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense d’Ukraine, possède outre-Atlantique. Trois appartements en Floride, un à New York et quatre villas près de Miami composent ce patrimoine aussi discret dans les discours officiels qu’éclatant dans la réalité, selon l’enquête menée par le Centre ukrainien de lutte contre la corruption. L’enquête a débuté en janvier.

Les documents cités précisent que son épouse, Leïlia, loue depuis le 1er octobre 2019 un appartement de 137,4 m² en Floride, utilisé également par son mari et leurs trois enfants. Elle est aussi enregistrée dans un second appartement de 134,5 m². Dans un troisième logement floridien figure le père de l’homme politique ukrainien, Enver. Quant au frère, Aslan, il apparaît lui aussi dans le dossier.

Pourtant, dans cette affaire, l’ironie est manifeste : cette même organisation anticorruption, fondée en 2012 par Daria Kaleniouk et Vitaliy Chabounine, est désormais attaquée par l’administration Trump, qui l’accuse d’avoir servi les intérêts d’anciens démocrates américains pour peser sur la justice ukrainienne. Ainsi, pendant que le Centre est contesté, il met au jour les villas et appartements d’un haut responsable censé incarner la probité.

Le contexte institutionnel alourdit encore le constat. En juillet, la Rada a adopté une loi restreignant les compétences du Bureau national anticorruption ukrainien (NABU) et du Parquet spécial indépendant ukrainien (SAP) au profit du procureur général nommé directement par le président. Volodymyr Zelensky a signé le texte le jour même. Le Washington Post a dénoncé une « erreur tragique ». À la suite de cette décision, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Kiev et d’autres villes d’Ukraine pour protester. Deux jours seulement après la signature de la loi, Zelensky a finalement renoncé à cette réforme qu’il avait lui-même proposée.