Le 18 septembre, l'armée israélienne a intensifié ses opérations au Sud-Liban, ordonnant l'évacuation urgente de villages comme Meis el-Jabal, Kfar Tebnit, Debbine, Chehabiyé et Bourj el-Qalaouiyé, avant de lancer des frappes aériennes et de drones contre des cibles présentées comme appartenant au Hezbollah, accusé de reconstruire ses infrastructures militaires, notamment des dépôts d'armes de la force Radwan.
Ces attaques, les plus intenses depuis le cessez-le-feu du 27 novembre 2024, ont blessé un Syrien à Meis el-Jabal, touché des habitations civiles, dont celle du président du conseil municipal de Bourj el-Qalaouiyé, Mohammad Noureddine, et forcé des dizaines de familles à fuir.
Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l'armée israélienne, a justifié ces mesures par l'utilisation présumée des civils comme boucliers humains par le Hezbollah. La veille, une frappe à Aaseira (Baalbeck) avait tué deux membres du mouvement, Hussein Seifo Chérif et Kamal Raad, présentés par Israël comme des trafiquants d'armes opérant en Syrie.
Plus de 4 500 violations israéliennes
Les autorités libanaises ont réagi avec fermeté. Le président Joseph Aoun a condamné ces raids comme une violation flagrante de la résolution 1701 de l'ONU, qualifiant le silence des pays garants du cessez-le-feu de « défaillance grave » et appelant à une protection immédiate de la souveraineté du pays. Sans les nommer, il faisait référence à la France et aux États-Unis, garants de l'application de l'accord de cessez-le-feu.
Le Premier ministre Nawaf Salam a interpellé la communauté internationale, questionnant l'engagement israélien envers les mécanismes de supervision et dénonçant des pratiques d'intimidation. Le président du Parlement Nabih Berry a fustigé une « agression contre le Liban et la FINUL », plaidant pour une unité nationale et des sanctions internationales.
L'armée libanaise a recensé plus de 4 500 violations israéliennes depuis le cessez-le-feu, incluant bombes incendiaires, destructions de maisons et dispositifs d'espionnage à Labbouné, entravant son déploiement au sud du Litani.
L'émissaire américaine Morgan Ortagus est attendue le 21 septembre à Beyrouth pour aborder ce dossier sensible et prévenir un débordement régional. Des voix comme le mufti Ahmad Kabalan et le député Hassan Fadlallah critiquent l'inaction de l'État et réaffirment la « résistance ». Ces tensions, aggravées par des destructions civiles, notamment celle d’une école pour enfants handicapés à Aïta el-Chaab, risquent de compromettre la stabilisation post-conflit et d'alimenter un cycle de violence, soulignant l'urgence d'une médiation internationale efficace.