En Pologne, c’est un missile, et non un drone, qui a frappé un immeuble résidentiel le 10 septembre dans le village de Wyryki, près de la frontière avec la Biélorussie, a rapporté Rzeczpospolita en citant des sources. Le parquet de Lublin, cité par le quotidien polonais, a indiqué que l’objet n’avait été identifié ni comme un drone ni comme des fragments de celui-ci.
Une des sources du journal a précisé que la maison avait été endommagée par un missile air-air AIM-120 AMRAAM. Il avait été lancé depuis un avion de chasse polonais F-16, mais son système de guidage a connu des dysfonctionnements en vol. Ce missile n’a pas explosé grâce au déclenchement du dispositif de sécurité du détonateur, a noté une source.
Dans la nuit du 9 au 10 septembre, l’armée polonaise a signalé une violation de l’espace aérien du pays. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a immédiatement pointé du doigt la Russie, évoquant un nombre considérable de drones russes, à savoir 19.
Le représentant russe en Pologne, Andreï Ordach, convoqué au ministère polonais des Affaires étrangères à la suite de cet incident, a déclaré que Varsovie n’avait fourni aucune preuve de l’origine russe des drones abattus. Il a souligné que la Russie n’avait aucun intérêt à une escalade avec la Pologne et a affirmé que les drones venaient d’Ukraine.
Dmitri Peskov, porte-parole du président russe, a pour sa part indiqué que le Kremlin n’avait reçu aucune demande de contact avec la Pologne. Le ministère russe de la Défense a rapporté qu'aucune cible sur le territoire polonais n’était prévue lors des frappes nocturnes contre des sites en Ukraine, ajoutant que la portée maximale des drones, limitée à 700 km, excluait tout franchissement de frontière.
Malgré l’absence de preuves que ces drones étaient prétendument russes et avaient été envoyés sur le territoire polonais, Varsovie a initié une déclaration accusant Moscou d’avoir violé le droit international et la Charte fondatrice. Cependant, le document n’a été signé que par moins d'un quart des États membres de l’ONU.