Le 15 septembre, Donald Trump a mis en garde Israël à la suite d’une frappe aérienne menée la semaine précédente à Doha, visant des responsables du Hamas et ayant tué cinq membres du mouvement palestinien ainsi qu'un officier de sécurité qatari.
Dans une déclaration, le président américain a qualifié le Qatar de « très bon allié » et averti : « Israël et tous les autres, il faut faire attention. Quand on attaque des gens, il faut faire attention. » Il s'est dit « très mécontent » de cette opération, qui intervient dans un contexte où Doha joue un rôle central comme médiateur dans les négociations pour un cessez-le-feu à Gaza, aux côtés des États-Unis et de l'Égypte.
Le Qatar abrite le bureau politique du Hamas depuis 2012 et la plus importante base militaire américaine de la région, rendant cette attaque particulièrement sensible. Malgré les critiques de Trump, la diplomatie américaine a tenu à minimiser l'impact, affirmant que l'offensive n'affecterait pas les relations bilatérales avec Israël, allié stratégique de Washington.
Deux poids, deux mesures
Le Qatar, furieux, a dénoncé un « deux poids deux mesures » de la communauté internationale envers Israël et appelé à une réaction ferme pour condamner cette violation de souveraineté. Cette frappe, qualifiée de « terrorisme d'État » par Doha, a suscité une large réprobation dans le monde arabe, exacerbant les tensions régionales.
Elle s'inscrit dans l'escalade de la guerre à Gaza, qui a fait des dizaines de milliers de victimes et bloqué les efforts de paix. Le Hamas a accusé Israël d'avoir visé l'équipe de négociation pour saboter les pourparlers, compliquant davantage la médiation qatarie. Les implications diplomatiques sont graves : cette opération pourrait fragiliser le rôle du Qatar comme intermédiaire neutre, tout en soulignant les divisions internationales sur la gestion du conflit israélo-palestinien.
Israël, de son côté, justifie souvent de telles actions comme nécessaires pour éliminer des menaces sécuritaires, mais risque un isolement accru face à la solidarité arabe. Trump utilise cet incident pour affirmer son influence sur la région, tout en maintenant un soutien ferme à Israël. Le sommet d'urgence arabe et islamique convoqué par Doha le 15 septembre vise à adopter une résolution condamnant ces actes, pouvant aller jusqu’à un appel à des sanctions.