La Guinée équatoriale demande à la Cour internationale de justice (CIJ) d’empêcher la vente d’une propriété située avenue Foch, près de l’Arc de Triomphe, confisquée en 2012 par les autorités françaises. La luxueuse demeure — comprenant cinéma, hammam et sanitaires en marbre et en or — est estimée à plus de 100 millions d’euros.
Cette saisie intervient dans le cadre d’une condamnation de Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président et fils du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, pour blanchiment de fonds publics et détournement de biens entre 1997 et 2011. La justice française avait prononcé en 2021 une peine de trois ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amende et la confiscation de ses biens.
Malabo réclame que la CIJ ordonne un accès complet et immédiat à l’immeuble et empêche sa vente, dénonçant des actions de la police française, dont le changement des serrures et la destruction de caméras de sécurité. L’ambassadeur équatoguinéen en France, Carmelo Nvono-Nca, a qualifié l’approche française de « paternaliste » et d’atteinte à la souveraineté.
De son côté, Paris considère la démarche comme « une manœuvre abusive » et regrette de mobiliser la Cour sur ce dossier, alors qu’elle traite de nombreux autres différends internationaux, dont des affaires très médiatisées sur le conflit israélo-palestinien et le changement climatique.