Le 10 septembre, Jean-Yves Le Drian, envoyé spécial d’Emmanuel Macron pour le Liban, a effectué sa deuxième visite à Beyrouth depuis la présidentielle de janvier, saluant la décision « historique » du gouvernement libanais de consacrer le monopole des armes à l’État.
Lors de rencontres avec le président Joseph Aoun, le Premier ministre Nawaf Salam et le président de la Chambre Nabih Berry, Le Drian a réaffirmé le « plein soutien » arabe et international, notamment après l’adoption d’un plan militaire pour désarmer les milices, dont le Hezbollah.
Cette mesure répond à une exigence clé de la communauté internationale, mais Le Drian a insisté sur l’urgence d’accompagner ce désarmement par des réformes économiques et financières pour débloquer l’aide des donateurs. Une conférence à Paris, prévue en octobre ou novembre, soutiendra l’armée libanaise, renforcée par une aide américaine de 14,2 millions de dollars annoncée la veille.
Pressions exigées sur Israël
Le Drian a aussi évoqué une seconde conférence pour la reconstruction, conditionnée à des avancées concrètes. À Riyad, il a rencontré Yazid ben Farhane, émissaire saoudien, pour coordonner le soutien franco-saoudien. Les deux hommes ont salué les progrès libanais depuis le 5 août, date de la décision sur le monopole des armes, et ont convenu d’accélérer l’aide financière à l’armée, jugée essentielle pour sa mission.
Joseph Aoun a appelé à une pression franco-américaine sur Israël pour cesser les hostilités au Sud, où la FINUL, dont le mandat est prolongé jusqu’à fin 2026, doit se retirer d’ici 2027. Le Drian a discuté avec le chef de l’armée, Rodolphe Haykal, des besoins urgents, sans révéler les détails du plan de désarmement.
Un dîner à la Résidence des Pins avec les ministres des Finances et de l’Économie, ainsi que le gouverneur de la Banque du Liban, a porté sur les réformes, notamment la loi sur le partenariat public-privé et le « trou financier ». Ces chantiers sont scrutés par les donateurs, qui conditionnent leur aide à des résultats tangibles. Les visites fréquentes de Le Drian signalent un suivi étroit, alors que l’Arabie saoudite s’engage à soutenir le pouvoir libanais.