International

Nucléaire : Téhéran prêt à négocier contre une levée des sanctions

L’Iran propose un contrôle strict de son programme nucléaire en échange de la levée des sanctions. Cette offre intervient alors que le «snapback» menace de rétablir les sanctions de l’ONU d’ici à la fin septembre. Les tensions post-guerre avec Israël et les divergences avec les États-Unis compliquent les négociations.

Le 7 septembre, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré dans une tribune publiée dans The Guardian que l’Iran était prêt à accepter un contrôle rigoureux de son programme nucléaire et des restrictions sur l’enrichissement d’uranium en échange de la levée des sanctions internationales.

Cette proposition s’adresse principalement à la France, au Royaume-Uni et à l’Allemagne (groupe E3), qui ont déclenché le 28 août un mécanisme de « snapback » à l’ONU pour rétablir les sanctions contre Téhéran, accusé de violer l’accord de 2015 (JCPOA).

Araghchi avertit que ne pas saisir cette « brève fenêtre de tir » pourrait avoir des « conséquences dévastatrices » pour la région, soulignant l’urgence d’une solution diplomatique avant l’expiration du délai de 30 jours, le 28 septembre. L’Iran, qui enrichit l’uranium à 60 % – loin des 3,67 % fixés par le JCPOA et proche du seuil militaire de 90 % – nie toujours vouloir se doter de l’arme nucléaire, défendant un programme civil.

La main tendue de l’Iran aux Européens

Cette ouverture intervient dans un contexte tendu, marqué par la guerre de 12 jours avec Israël en juin 2025, qui a vu des frappes israéliennes et américaines sur les sites nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan, endommageant gravement les installations. Téhéran a suspendu sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en juillet, mais des inspecteurs sont revenus récemment à Bouchehr.

Abbas Araghchi insiste sur des garanties contre de nouvelles attaques pour reprendre les négociations avec les États-Unis, bloquées depuis avril. Les E3, soutenus par Washington, exigent une coopération totale avec l’AIEA et des clarifications sur les stocks d’uranium enrichi.

La Russie et la Chine, alliées de l’Iran, dénoncent le « snapback » comme un « chantage » sans base juridique, compliquant les discussions. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, appelle à exploiter cette période pour éviter une escalade.