Le président polonais Karol Nawrocki a ravivé le débat sur les réparations de guerre dues par l’Allemagne, estimant que son pays avait besoin de « justice et vérité ».
« En tant qu’État de première ligne, pilier du flanc oriental de l’OTAN, la Pologne a besoin de relations claires avec l’Allemagne, mais nous avons aussi besoin de réparations », a-t-il déclaré, le 1ᵉʳ septembre, lors d’une cérémonie organisée au mémorial de Westerplatte, à Gdańsk.
Ces propos contrastent avec la ligne du gouvernement actuel. Le Premier ministre Donald Tusk a en effet renoncé à réclamer des compensations, préférant mettre l’accent sur l’amélioration des relations bilatérales. Son ministre des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, avait évoqué la possibilité de « solutions créatives » pour reconnaître les crimes nazis sans rouvrir le dossier des indemnisations.
Des pertes polonaises estimées à 1 500 milliards de dollars
Le sujet reste une pomme de discorde récurrente entre Varsovie et Berlin. Sous le gouvernement national-conservateur du PiS (2015-2023), la Pologne avait chiffré ses pertes à 6 200 milliards de zlotys (environ 1 500 milliards de dollars) et exigé réparation. L’Allemagne a de son côté reconnu sa responsabilité historique, mais considère la question réglée par un accord signé en 1953 avec la RDA et par le traité de réunification de 1990.
Lors de la même cérémonie, Donald Tusk a souligné la nécessité de définir clairement les menaces actuelles. « Nous devons comprendre qui est notre ennemi », a-t-il lancé en référence à la Russie, que Varsovie perçoit comme un danger stratégique. Moscou dément toute hostilité et accuse l’Occident d’instrumentaliser cette rhétorique pour justifier l’augmentation des budgets militaires.
L’invasion allemande de la Pologne, le 1ᵉʳ septembre 1939, avait marqué le début de la Seconde Guerre mondiale en Europe. L’occupation a duré jusqu’en 1945 et coûté la vie à environ six millions de Polonais.