Lors de la réunion du Conseil des chefs d’État de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), le président russe Vladimir Poutine a commencé par rappeler l’héritage de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, il a fait remarquer que la création de l’ONU, qui fête cette année son 80e anniversaire, reposait sur des principes essentiels comme : la primauté du droit international, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, l'égalité souveraine des États, la non-ingérence et le respect de l'indépendance et des intérêts nationaux de chaque État. À ses yeux, ces fondements restent aujourd’hui pleinement valables et doivent être protégés.
Le chef d'État a ensuite mis en avant le rôle de l’OCS comme acteur régional de stabilité. Selon lui, cette organisation contribue de manière concrète à renforcer la coopération entre ses membres et à poser les bases politiques et économiques nécessaires pour bâtir en Eurasie un système de sécurité durable et un développement pacifique.
La question ukrainienne
Par rapport au conflit en Ukraine, le président l'a décrit comme une conséquence directe de bouleversements politiques internes et de pressions extérieures. D’après Vladimir Poutine, il ne s’agit pas d’une initiative militaire unilatérale de la Russie, mais d’un contexte différent : « Je rappelle à cet égard que la crise en Ukraine n’est pas née d’une attaque de la Russie contre l’Ukraine, mais d’un coup d’État en Ukraine, soutenu et provoqué par l’Occident. Ensuite, il y a eu des tentatives, à l’aide des forces armées, de réprimer la résistance des régions et des citoyens ukrainiens qui n’ont pas accepté ni soutenu ce renversement de pouvoir ».
Il a ajouté que la résolution du conflit ne peut être durable que si les causes profondes sont traitées et si un équilibre équitable en matière de sécurité est rétabli. Dans cette perspective, il a lié la crise à l’éviction de dirigeants hostiles à l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN et aux efforts répétés de l’Occident visant à rapprocher Kiev de l’Alliance.
Vladimir Poutine a également insisté sur le rôle que peuvent jouer les partenaires asiatiques dans la recherche d’une solution pacifique : « À cet égard, nous apprécions les efforts et les propositions de la Chine, de l'Inde et de nos autres partenaires stratégiques, visant à faciliter le règlement de la crise ukrainienne. J’ai bon espoir que l’accord conclu lors du récent sommet russo-américain en Alaska va également dans ce sens et ouvre la voie à la paix en Ukraine ». Il a annoncé qu’il rendrait compte à ses homologues de l’OCS des conclusions de cette rencontre.
La visite officielle de Vladimir Poutine en Chine se poursuivra jusqu'au 3 septembre. Il tiendra des réunions bilatérales avec des dirigeants étrangers. Le programme prévoit également une visite à Pékin, où sont prévues des discussions tripartites avec les leaders de la Mongolie et de la Chine, ainsi que des entretiens séparés avec Xi Jinping et les chefs d'autres États.