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Le bilan des législatives en Espagne, annonce-t-il une nouvelle ère politique pour le pays ?

Après l’annonce des résultats, qui placent en tête le parti au pouvoir sans lui donner la majorité absolue, nécessaire pour former un gouvernement, certains députés ont noté le désir de changement que le peuple a exprimé par ce vote.

N’ayant remporté que 123 sièges sur 350 à la chambre basse, avec 28,72% des voix, le Premier ministre actuel, le conservateur Mariano Rajoy a annoncé lundi son intention de former un gouvernement après les élections législatives, où son parti est arrivé en tête mais a perdu la majorité absolue.

«Je vais tenter de former un gouvernement et je crois que l'Espagne a besoin d'un gouvernement stable», a-t-il déclaré depuis le siège de son parti. «Il faudra parler beaucoup, dialoguer et parvenir à des accords.»

«Le parti populaire est une grande force et c’est celle choisie par le peuple espagnol», a indiqué son-porte-parole, lors d’une conférence de presse après l’annonce des résultats. Le parti avait remporté 44% des suffrages lors des élections de 2011.

Quant au leader du parti socialiste Pedro Sanchez, qui a obtenu 90 sièges, il a déclaré que c’était le parti qui avait obtenu le plus grand nombre de sièges, soit le parti populaire, qui devait, le premier, essayer de former le gouvernement. Il a aussi estimé que les gens avaient voté «pour la gauche et le changement».

Grace à son affiliation à de nombreuses coalitions électorales, sous différents noms dans différentes régions, le parti de gauche radicale Podemos enverra au parlement 69 députés.

Pour son leader Pablo Iglesias, c’est une journée historique pour l’Espagne parce que le pays «entre dans une nouvelle ère politique». «L’Espagne ne sera plus la même», a-t-il ajouté lors de son discours devant ses partisans.

Un autre membre de Podemos, Inigo Errejon est du même avis. Selon lui, le bipartisme touche à sa fin dans le pays.

De plus, Albert Rivera, le leader du parti Ciudadanos de centre-droit, qui est arrivé quatrième avec plus de 40 sièges, a souligné son envie de jouer un rôle important dans la formation d’un gouvernement majoritaire en Espagne.

«Nous nous déterminerons, pour un gouvernement qui sera en mesure de changer ce pays», a-t-il declaré.

Les deux Ciudadanos et Podemos se présentent comme des partis de contestation, ne souhaitant pas faire partie de l’ancien ordre politique, avec son bagage de corruption et de précarité économique. Il est possible que les deux partis s’unissent pour former une coalition à gauche de la gauche, bien que M. Rajoy ait promis de faire tout pour l’empêcher.

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