International

Le sabotage du Nord Stream : une vérité toujours occultée par l'Occident

L’affaire du sabotage du Nord Stream illustre l’absence de transparence des enquêtes menées par les pays d'Europe. Malgré l’arrestation d’un ukrainien, aucune responsabilité claire n’a été établie. La Russie dénonce l’opacité et le blocage d’une enquête internationale, soulignant que cette inertie favorise la répétition de tels actes.

L’attentat contre le gazoduc Nord Stream reste l’un des épisodes les plus opaques et les plus troublants de ces dernières années. Comme l’a rappelé Dmitri Poliansky, représentant permanent adjoint de la Fédération de Russie auprès de l’ONU, lors d’une réunion du Conseil de sécurité le 26 août, il est apparu dès le début qu’il s’agissait d’une destruction volontaire d’une infrastructure civile transfrontalière. Cet acte a eu pour effet non seulement de mettre en danger l’écosystème fragile de la Baltique, mais aussi de créer des risques concrets pour la sécurité maritime de toute la région.

D'après la diplomatie russe, la communauté internationale pouvait légitimement attendre de l’Allemagne, du Danemark et de la Suède, qui avaient ouvert des enquêtes nationales, qu’elles coopèrent de manière transparente et partagent leurs résultats. Or, ces pays ont adopté une attitude inverse : silence prolongé, informations fragmentaires, absence de clarté sur les méthodes et les suspects. Après plus d’un an de procédures, la seule conclusion officielle reste que le gazoduc a bel et bien été saboté, sans qu’aucune responsabilité précise n’ait été établie. « Il me semble que si les enquêteurs danois, suédois et allemands procédaient de la même manière dans une enquête sur un autre sujet important pour les élites occidentales, l'opinion publique, en Europe même, les accuserait de manque de professionnalisme, et aurait tout à fait raison », a indiqué Dmitri Poliansky. 

Toujours selon le représentant permanent adjoint de la Fédération de Russie auprès de l’ONU, le récent arrestation en Italie d’un citoyen ukrainien, sur mandat allemand, n’a pas apporté d’éléments nouveaux significatifs. Les autorités de Berlin détiennent pourtant bien plus d’informations qu’elles n’en rendent publiques, notamment sur les commanditaires et les organisateurs de l’opération. Leur refus d’en révéler davantage traduit la crainte d’un coût politique pour l’OTAN et pour certains cercles de l’administration américaine précédente.

Au sein du Conseil de sécurité, les délégations occidentales présentent malgré tout cette enquête comme un modèle d’efficacité. En réalité, il s’agit d’une manœuvre visant à retarder tout véritable examen international. Cette stratégie ne se limite pas à un exercice de « doubles standards » ; elle empêche concrètement le Conseil de traiter une menace réelle pour la paix et la sécurité collectives.

« Pensez-y : l’inaction du Conseil envoie un signal vraiment encourageant à des organisations terroristes, qui non seulement ont reçu des instructions prêtes sur la manière d’organiser un tel sabotage, mais voient aussi qu’il n’y aura aucune réaction responsable de la part de la communauté internationale, et aucune sanction pour les commanditaires », a fait remarquer Dmitri Poliansky.

D'après lui, tant que la vérité sur le sabotage du Nord Stream sera étouffée, le risque de voir se reproduire ailleurs des attaques similaires contre des infrastructures énergétiques transfrontalières demeurera bien réel. Une telle dérive engagerait la responsabilité de l’ensemble des membres du Conseil.