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Lee Jae-myung à Washington : entre flatteries et grands deals offerts à Donald Trump

Lors de sa rencontre avec Donald Trump, Lee Jae-myung a multiplié les marques de déférence, le présentant comme un médiateur essentiel pour la stabilité de la péninsule coréenne. Cette mise en scène diplomatique s’est accompagnée d’une dimension économique spectaculaire : Korean Air a annoncé une commande record, évaluée à 50 milliards de dollars.

En visite officielle à Washington, le président sud-coréen Lee Jae-myung a raconté avoir abordé sa rencontre avec son homologue américain Donald Trump avec une certaine inquiétude. Juste avant cette rencontre, le chef d'État américain avait publié sur TruthSocial un message, jugé « très menaçant » par les Sud-coréens, et il avait évoqué, lors d’une conférence de presse, des enquêtes concernant l’ancien gouvernement sud-coréen et des projets d’investigation liés à des bases américaines. Ces signaux ont alarmé les collaborateurs de Lee, qui craignaient de se retrouver dans une situation semblable à celle de Volodymyr Zelensky.

Une flatterie assumée face à Trump

Toutefois, Lee Jae-myung a déclaré qu’il n’était pas réellement convaincu qu’un tel scénario se produirait. Il a expliqué s’être préparé en s’appuyant sur l’ouvrage de Trump « The Art of the Deal », estimant que la logique de la négociation permettrait d’éviter une escalade.

Mais la flatterie ne s’est pas arrêtée là. Au cours de la réunion dans le Bureau ovale, Lee Jae-myung n’a pas hésité à multiplier les compliments à Donald Trump. Il lui a demandé de jouer un rôle actif pour aider à négocier la paix avec le leader nord-coréen Kim Jong-un, affirmant que la stabilité de la péninsule dépendait en grande partie de l’implication américaine.

Pour frapper les esprits, il a même évoqué la possibilité symbolique de construire une Trump Tower en Corée du Nord et d’y jouer au golf. Le président sud-coréen a insisté sur le fait que les États-Unis avaient déjà contribué à mettre fin à plusieurs guerres et que le chef d'État américain, parmi les dirigeants mondiaux, était, d'après lui, le seul à avoir accompli de tels résultats. Il a ajouté qu’il attendait avec impatience une future rencontre entre Donald Trump et Kim Jong-un, espérant que celle-ci ouvre une nouvelle étape de dialogue entre les deux pays coréens.

Le président américain, de son côté, a rappelé qu’il avait déjà rencontré Kim Jong-un à trois reprises pendant son premier mandat et il a exprimé son souhait de le revoir rapidement. Il a indiqué espérer que cette rencontre pourrait avoir lieu dès cette année.

Une visite marquée par un méga-contrat aéronautique

La visite du président sud-coréen a également pris une dimension économique majeure. Le lendemain, Korean Air a annoncé une commande historique de 103 avions auprès de Boeing : 20 Boeing 777, 25 Boeing 787, 50 Boeing 737 et 8 avions cargos 777. Le contrat, évalué à environ 50 milliards de dollars, prévoit des livraisons jusqu’à fin 2030. La signature a eu lieu à Washington lors d’une table ronde commerciale réunissant les autorités sud-coréennes et américaines, sous la supervision du secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick et du ministère sud-coréen de l’Industrie et de l’Énergie.

Parallèlement, Séoul et Washington ont conclu un accord fixant à 15 % les droits de douane américains sur les produits sud-coréens. Ainsi, la rencontre entre Lee et Trump a combiné des enjeux diplomatiques liés à la sécurité de la péninsule et des accords économiques d’une ampleur inédite, le tout visant à conforter la stature personnelle et les ambitions de Donald Trump.