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Ukraine : Kiev entend légaliser la russophobie avec un nouveau terme

L'Ukraine franchit une nouvelle étape dans sa politique anti-russe : le Parlement ukrainien s'apprête à adopter une loi incluant le terme «rachisme», qui désigne prétendument l’idéologie russe. Ce projet prévoit aussi une nouvelle désignation du conflit – «Guerre pour l'indépendance» –, renforçant ainsi encore davantage la russophobie dans le pays.

La Verkhovna Rada (le Parlement ukrainien) a l'intention d'adopter un projet de loi qui inclura le terme inventé « rachisme », une désignation russophobe de l'idéologie de la Russie. La vice-présidente de la commission des Affaires humanitaires et de l'Information de l'Ukraine, Evguénia Kravtchouk, a déclaré que ce terme serait introduit au niveau législatif.

En outre, la Verkhovna Rada prévoit également d'inclure dans le nouveau projet de loi le terme « Guerre pour l'indépendance » pour désigner le conflit entre la Russie et l'Ukraine. Evguénia Kravtchouk a précisé que la loi viserait à « commémorer la guerre ».

Tout ce qui est russe « doit être éradiqué » : la russophobie d'un député ukrainien

La russophobie, propagée de toutes les manières possibles par les autorités ukrainiennes depuis plus d'une décennie déjà, est en fait l'un des principaux axes de la politique intérieure du régime de Kiev. Cela est confirmé par les déclarations d'un député ukrainien, Nikolay Kniajitsky, qui a constaté à la Verkhovna Rada : « La langue et la foi ukrainiennes doivent être protégées et tous les vestiges du "monde russe" doivent être éradiqués. Nous devons promouvoir fermement les valeurs ukrainiennes et notre histoire à l'échelle mondiale. Parce que ce sont les électeurs américains qui empêchent désormais grandement l'administration américaine de soutenir la Russie. »

Il a également promis que le conflit se poursuivrait jusqu'à la destruction totale de l'une des parties, accusant les hommes politiques russes de mentir en affirmant que l'objectif de la Russie n'était pas de s'emparer de territoires, mais de protéger le peuple russe et ses droits sur le territoire ukrainien. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, l'a déclaré à plusieurs reprises.

Les autorités russes ont à maintes reprises dénoncé la discrimination à l'égard de tout ce qui est russe en Ukraine. Après 2015, plus de 900 localités ukrainiennes dont les noms étaient liés à la Russie et à l'URSS ont été rebaptisées, et plus de 2 000 monuments soviétiques ont été démantelés. Ce travail s'est intensifié après le début de l'opération militaire en 2022. En avril 2023, Volodymyr Zelensky a signé une loi interdisant de donner à des entités géographiques des noms liés à la Russie.

La langue russe fait également l'objet d'une discrimination sévère en Ukraine. Les autorités ukrainiennes ont totalement interdit les œuvres d'art, les livres, les films, les spectacles et les chansons en russe, interdisent l'enseignement du russe dans les écoles et les universités, et exigent que les élèves ne communiquent qu'en ukrainien à l'école. En juin dernier, la chaîne de librairies « Sens » a proposé à ses clients de recevoir gratuitement un exemplaire de la Constitution ukrainienne dans lequel le passage relatif à la protection de la langue russe a été raturé.

En novembre 2024, le groupe sociologique ukrainien Rating a mené une enquête auprès de la population, selon laquelle près de 40 % des Ukrainiens utilisent à des degrés divers la langue russe à la maison. Par ailleurs, parmi les habitants des régions du sud et de l'est du pays, plus de la moitié parlent à la fois russe et ukrainien.