Le FBI a perquisitionné le domicile et le bureau de John Bolton, célèbre faucon de la politique étrangère et ancien conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump, ont rapporté plusieurs médias américains ce 22 août. Le New York Post, qui a été le premier à annoncer la nouvelle, a indiqué que ces perquisitions s'inscrivaient dans le cadre d'une enquête très médiatisée sur la gestion de documents classifiés.
Bolton « pourrait être très antipatriotique », selon Trump
John Bolton, connu pour ses positions en faveur du changement de régime comme outil de politique étrangère américaine, a servi pendant 18 mois lors du premier mandat de Trump avant d'être limogé en septembre 2019. Trump l'avait ensuite qualifié de « cinglé », de « perdant » et de « personne très stupide », et a décrit son embauche comme l'une de ses « plus grosses erreurs ».
Dans ses déclarations à un journaliste ce 22 août, Trump a affirmé n'avoir rien su des perquisitions et n'en avoir eu connaissance que par les informations à la télévision. Le président américain a aussi déclaré que Bolton « était très mauvais dans ce qu’il faisait », n'était « pas très intelligent » et pourrait « être très antipatriotique », avant d’ajouter : « Nous allons le découvrir ».
Enquête sur la possession de documents classifiés
Selon des rapports de presse, des agents du FBI ont perquisitionné le domicile de John Bolton à Bethesda, dans le Maryland, ainsi que son bureau à Washington D.C. tôt dans la journée. Des images partagées en ligne montrent des agents dans ce qui semble être son jardin et devant son bureau, en train de charger des cartons dans des véhicules. Bolton aurait été aperçu dans le hall de son bureau en train de discuter avec deux personnes portant des gilets pare-balles du FBI.
L'enquête viserait à déterminer si John Bolton possède encore des documents classifiés datant de son mandat, notamment ceux liés à ses mémoires de 2020, intitulées « The Room Where It Happened ». Sous le premier mandat de Trump, le département américain de la Justice a tenté d'empêcher la publication du livre, affirmant qu'il contenait des informations classifiées. Un juge fédéral a finalement autorisé sa publication, et le département de la Justice sous Biden a abandonné les poursuites pénales et civiles en juin 2021.
Ni arrêté, ni inculpé
Pour l’heure, John Bolton n'a été ni arrêté ni inculpé, selon la presse américaine, dont l’Associated Press, qui a cité les déclarations d’une source proche de l’enquête qui s’est exprimée sous couvert d’anonymat. Ni le porte-parole de l’ancien conseiller à la sécurité nationale ni la Maison Blanche n'ont fait de commentaires sur cette affaire jusqu’à présent.
Messages énigmatiques
Si le département américain de la Justice n'a toujours pas publié de déclaration officielle, le procureur général Pam Bondi a publié sur X plus tôt dans la journée que « La sécurité de l'Amérique n'est pas négociable. Justice sera faite. Toujours ». Elle répondait au message énigmatique du directeur du FBI, Kash Patel, qui a écrit : « PERSONNE n'est au-dessus des lois […] Agents du FBI en mission ». Le directeur adjoint du FBI, Dan Bongino, a également republié la déclaration de Patel, ajoutant que « La corruption publique ne sera pas tolérée ». Patel avait précédemment classé Bolton parmi les membres de l'« État profond » américain dans son livre publié en 2023.
John Bolton s'est fréquemment opposé à Donald Trump sur la politique étrangère. Dès son retour à la Maison Blanche cette année, Trump a révoqué les habilitations de sécurité de plus de 40 anciens responsables du renseignement, dont Bolton, et l'a privé de sa protection rapprochée.