Au Caire, une délégation du Hamas, dirigée par Khalil al-Hayya, a reçu des médiateurs égyptiens et qataris une nouvelle proposition de cessez-le-feu visant à mettre fin à plus de 22 mois de guerre dans la bande de Gaza. L’information a été confirmée par un responsable palestinien ayant requis l’anonymat. Cette proposition repose sur une initiative américaine antérieure portée par l’émissaire Steve Witkoff, et prévoit une trêve initiale de soixante jours, accompagnée de la libération progressive des otages israéliens en deux étapes.
Le texte constituerait un « accord-cadre » destiné à ouvrir des négociations pour un cessez-le-feu permanent. Le Hamas a prévu de tenir des consultations internes, ainsi qu’avec d’autres groupes alliés, afin d’évaluer la proposition. D’après une source du groupe Jihad islamique, le plan prévoit la libération de dix otages vivants ainsi que plusieurs corps pendant la première phase, suivie d’une seconde phase où les autres captifs seraient libérés, avec des négociations immédiates sur un accord global.
Un soutien régional limité, une pression internationale accrue
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a confirmé ce 18 août la présence au Caire de délégations palestinienne et qatarie. Il a précisé qu'avec le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, ils veulent « exercer une pression maximale sur les deux parties » pour parvenir à un accord. Ces efforts visent à « mettre fin aux assassinats et à la famine systématiques et à préserver le sang du peuple palestinien innocent ».
L’Égypte, le Qatar et les États-Unis, engagés dans cette médiation, n’ont pas réussi à imposer une trêve durable depuis la pause temporaire observée entre janvier et février 2025. Pendant ce temps, la situation humanitaire à Gaza continue de se détériorer gravement. Amnesty International a accusé Israël de mener dans Gaza une « politique délibérée de famine » et de détruire systématiquement les infrastructures civiles palestiniennes. L’ONG dénonce « une stratégie visant à anéantir les conditions de vie des Palestiniens ».
Une division croissante en Israël
Sur le terrain, au moins 11 Palestiniens ont été tués ce 18 août par des frappes et tirs israéliens, selon les services de secours locaux cités par l'AFP. La couverture médiatique reste difficile en raison des restrictions imposées dans la bande de Gaza, ce qui rend les vérifications indépendantes complexes.
Cette nouvelle tentative diplomatique intervient dans un contexte de tensions croissantes, y compris à l'intérieur d’Israël. Des milliers d’Israéliens ont manifesté à Tel-Aviv pour réclamer la libération des otages et la fin de la guerre. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a toutefois rejeté les appels à la négociation, accusant les manifestants de « renforcer la position du Hamas ».
Israël exigerait désormais que tout accord comprenne la libération complète des otages. Toutefois, des sources internes indiquent que Netanyahou pourrait accepter un accord partiel, si les conditions lui étaient favorables.
Malgré l’ampleur de la tragédie humanitaire, les États-Unis et leurs alliés n’ont jusqu’ici obtenu aucun résultat concret. La proposition actuelle représente peut-être une opportunité décisive, mais elle dépendra de la volonté réelle des acteurs impliqués à abandonner la logique de guerre et de destruction au profit d’un accord durable.