«J’attends des excuses de la part d’Erdogan suite à ses déclarations», a déclaré l’élu turc, issu du parti d’opposition CHP (Parti républicain du peuple), en réponse aux accusations de trahison relayées contre lui par le président turc. Eren Erdem a également dénoncé les appels d’Erdogan de l’exclure de son parti, l’accusant de mensonges proférés lors son interview à RT.
Le député a affirmé dans sa déclaration qu’il entendait poursuivre en justice tous ceux qui l’ont attaqué sans raison suite à l’entretien durant lequel il a effectué ses révélations.
Il a finalement réitéré ses accusations précédentes, portant sur le transport de composants de gaz sarin, utilisé comme arme chimique, à Daesh via la Turquie. Le député continue de s’en tenir à ses révélations, malgré une campagne de lynchage lancée contre lui et son parti.
«Foyers ottomans»
Le lanceur d’alerte affirme qu’il a reçu des menaces du groupe nationaliste violent «Foyers ottomans». «L’organisation paramilitaire "Foyers ottomans" a partagé mon adresse [sur Twitter] et planifie un raid [contre ma maison]», a déclaré Eren Erdem.
Créé il y a cinq ans seulement, «Foyers ottomans» comprend déjà des millions de membres. Le groupe affirme porter un amour profond pour le président Erdogan et son Parti pour la justice et le développement (AKP). «Foyers ottomans» dit être une organisation politique : «Notre seul but est de promouvoir la culture ottomane…Nous n’avons rien contre les autres partis politiques».
Cependant, le groupe est accusé d’attaques violentes et de proférer des menaces de mort contre ses rivaux politiques, les médias d’opposition dont le quotidien Hurriyet et quelques journalistes qui osent critiquer le régime du président Erdogan.
«"Foyers ottomans" est une nouvelle organisation qui peut en fait être qualifiée de milice d’Erdogan», a raconté à RT un journaliste turc Merav Savir.
«Foyers ottomans» rejette évidemment toutes ces accusations.
Le député turc d’opposition Eren Erdem (CHP) est actuellement poursuivi pour trahison, suite à son interview à RT dans laquelle il a affirmé que Daesh importe des matériaux bio chimiques via la Turquie pour fabriquer du gaz sarin. Selon lui, il y aurait même matière à croire qu'Ankara tenterait de dissimuler les preuves d'un tel trafic, car elle aurait refusé d'enquêter sur les voies d'approvisionnement turques utilisées pour fournir aux terroristes les ingrédients nécessaires à la fabrication de gaz sarin.