Dans la nuit du 13 au 14 août, des manifestations antigouvernementales ont eu lieu dans plusieurs villes serbes : Novi Sad, Belgrade, Lazarevac, Pancevo, Kraljevo. Vingt-sept policiers et plus de 80 civils ont été blessés lors d'attaques menées par des manifestants contre les locaux du Parti progressiste serbe (PPS) au pouvoir et du Parti socialiste de Serbie, selon le ministre serbe de l'Intérieur, Ivica Dacic.
Lors d’une conférence de presse, il a précisé que la plupart des victimes étaient des citoyens touchés lors des barrages routiers. « 47 personnes ont été arrêtées, 47 procès-verbaux administratifs et cinq procès-verbaux pénaux ont été dressés », a-t-il ajouté.
Le président Aleksandar Vucic s'est adressé à la population au cours des émeutes. Lors d'un discours prononcé devant le siège du Parti progressiste serbe à Belgrade, il a déclaré : « Nous ne voulons rien détruire, je ne vais pas vous appeler à l'affrontement et au conflit. [...] Il est important de protéger ce qui nous appartient et de préserver la paix civile. » « Par miracle, nous avons réussi à préserver la paix, il n'y aura pas de guerre civile », a-t-il ajouté.
Le dirigeant serbe a souligné que la police recourait à des « mesures coercitives minimales » pour protéger l'ordre public. Selon lui, le nombre total de manifestants dans le pays était relativement faible : environ 3 000 personnes à Belgrade et dans sa banlieue, et environ 1 700 à Novi Sad. Vucic a également annoncé des changements à grande échelle dans l'appareil d'État, du gouvernement serbe à la police.
Brnabic fustige des « fascistes »
La présidente du Parlement serbe, Ana Brnabic, a fermement dénoncé les manifestants dans un poste sur X, en les qualifiant de « fascistes » et en les accusant de tentative de meurtre et d'organisation de violences.
« Un crime horrible a été commis par le peuple, par des patriotes, la nuit dernière à Novi Sad : ils se sont défendus. Imaginez, les gens n'ont pas laissé les autres les tuer, les brûler vifs, détruire leur maison. Et quand vous vous défendez, selon les fascistes organisateurs des barrages et leurs acolytes médiatiques, vous êtes coupables de violence, car il y en aurait eu moins si vous vous étiez simplement laissés tuer », a-t-elle écrit.
L'ancien Premier ministre et chef du PPS, Milos Vucevic, a déclaré que les manifestants agissaient dans le but de commettre des violences physiques et des tentatives de meurtre, et non dans le cadre d'une lutte politique. Le ministère de la Justice de la République a qualifié les actions des organisateurs des blocages d'atteinte directe à l'ordre constitutionnel et aux valeurs démocratiques.