Emmanuel Macron a réagi avec fermeté ce 11 août au projet israélien d’étendre son offensive militaire et de réoccuper Gaza. Le président français a parlé d’« un désastre annoncé d’une gravité sans précédent » et d’« une fuite en avant dans la guerre permanente ». Il a souligné que sa priorité restait la mise en place d’« une mission de stabilisation sous mandat de l’ONU » afin de sécuriser la bande de Gaza, protéger les civils et préparer une gouvernance pacifique.
Il a insisté sur la nécessité de « mettre fin à cette guerre maintenant avec un cessez-le-feu permanent » et a prévenu que les otages israéliens et la population de Gaza continueraient d’être « les premières victimes de cette situation ».
Réponse d’Israël et critiques internationales
Paris voit dans la prise de Gaza « une entreprise menant à une guerre permanente ». Benyamin Netanyahou a défendu son plan, affirmant qu’Israël n’avait « pas le choix » et que « 70 à 75 % » du territoire gazaoui étaient déjà sous contrôle militaire.
Reuters rappelle que ce plan, approuvé la semaine précédente par le cabinet de sécurité israélien, a déclenché un flot de critiques à l’étranger. L’agence souligne que Paris plaide pour une « coalition internationale » sous mandat de l’ONU, capable de stabiliser Gaza, de protéger la population et d’appuyer une gouvernance palestinienne, et demande au Conseil de sécurité de travailler à ce mandat « sans délai ».
Situation humanitaire et cadre légal
L’idée d’une mission onusienne avait déjà été avancée le 30 juillet lors d’une conférence à l’ONU, réunissant 17 pays, dont le Qatar et l’Égypte, et appelant au désarmement du Hamas, à la libération des otages et à la mise en place de garanties de sécurité, y compris la surveillance d’un futur cessez-le-feu.
L’offensive israélienne a causé plus de 61 000 morts palestiniens depuis octobre 2023, selon le ministère de la Santé de Gaza. La Cour pénale internationale a délivré, en novembre dernier, des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahou et son ancien ministre de la Défense pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, tandis que la Cour internationale de Justice a jugé « plausible » le risque de génocide et imposé des mesures provisoires.