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L’Australie rejoint le camp des pays prêts à reconnaître la Palestine en septembre

L’Australie devient le quatrième pays, après la France, le Royaume-Uni et le Canada, à annoncer ses intentions de reconnaître la Palestine. Pourtant, malgré la bonne volonté, la situation sur place reste désastreuse : bombardements incessants, famine infantile, déplacements forcés et perspective d’une occupation israélienne totale.

Le 11 août 2025, le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a annoncé, lors d’un point presse, que son pays reconnaîtrait officiellement l’État de Palestine lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, en septembre. Cette décision, attendue depuis plusieurs semaines, intervient alors que la situation humanitaire à Gaza est décrite par Canberra comme une « catastrophe au-delà des pires craintes du monde ».

Pour Albanese, cette reconnaissance ne constitue pas seulement un geste symbolique, mais un engagement concret envers la solution à deux États, considérée comme « la meilleure chance de mettre fin au conflit, à la souffrance et à la famine à Gaza ». Il précise toutefois que cette reconnaissance repose sur des engagements formels de l’Autorité palestinienne : exclusion du Hamas du futur gouvernement, démilitarisation de Gaza et organisation d’élections.

À la suite de cette annonce, le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters, a déclaré que le gouvernement envisage sérieusement de suivre l’exemple australien.

À l’heure actuelle, ce sont environ 140 pays membres de l’ONU qui ont déjà reconnu officiellement l’État de Palestine. La majorité de ces reconnaissances ont eu lieu à la fin des années 1980 et au début des années 1990, suite à la proclamation de l’État palestinien par l’OLP en 1988.

« Une nouvelle calamité »

Le 10 août, à New York, le plan israélien de prise de contrôle de la ville de Gaza a été condamné. Miroslav Jenca, secrétaire général adjoint pour l'Europe, l'Asie centrale et les Amériques, a déclaré que si les projets militaires israéliens étaient mis en œuvre, ils risquaient « de déclencher une nouvelle calamité à Gaza, résonnant dans toute la région et provoquant de nouveaux déplacements forcés, des tueries et des destructions — aggravant les souffrances insupportables de la population ».

Le représentant du Royaume-Uni, James Kariuki, a critiqué ouvertement le plan de conquête de Gaza par Israël : « Ce n'est pas un chemin vers une solution. C'est un chemin vers davantage d'effusion de sang. »

« L’Histoire nous jugera tous »

L’ambassadeur palestinien aux Nations unies, Riyad Mansour, explique, les sanglots dans la voix, qu’avec ce conflit, ce sont plus de 2 millions de Palestiniens de Gaza qui endurent quotidiennement une lente et horrible agonie, aux limites de l’entendement humain : « Nous ne pouvons pas les abandonner plus longtemps. Nous n'avons plus le luxe de ressentir de la culpabilité ou de la honte. Nous leur devons d'agir immédiatement, afin de stopper ce génocide. »

Le représentant palestinien conclut ses déclarations avec un ton grave et solennel : « Ce qui forcera Israël à changer de cap, c'est notre capacité à transformer ces condamnations justifiées en actions justes. Car l'Histoire nous jugera tous ! »

Néanmoins, son homologue israélien est resté inflexible : « Ce n'est pas une conquête de Gaza. C'est la nécessité de vaincre les terroristes du Hamas, appuyés par l’Iran. »

Reste à savoir qui Israël prend pour les terroristes. Dans une frappe du 10 août, cinq journalistes d’Al Jazeera ont péri. Pourtant, Tel Aviv continue de répéter qu’il ne cible que les combattants de l'Hamas.