Au cœur de Londres, le 9 août, la police a procédé à une démonstration de force rarement vue. Plus de 450 personnes ont été arrêtées pour avoir exprimé leur soutien à Palestine Action, un groupe désormais inscrit par le gouvernement sur la liste des organisations terroristes, rapporte le Sunday Times.
À 13h, la foule s’est rassemblée sur Parliament Square, pancartes manuscrites à la main, affirmant : « Je m’oppose au génocide. Je soutiens Palestine Action. » Les manifestants, parmi lesquels figuraient un ancien détenu de Guantanamo et deux octogénaires, ont été interpellés pour avoir publiquement soutenu une organisation proscrite. L’une d’elles, une retraitée de 89 ans, a été évacuée sur une chaise pliante, refusant de céder.
Au total, 466 personnes ont été placées en garde à vue pour ce motif, un chiffre jamais atteint depuis 1990, année marquée par les violentes émeutes contre la poll tax, une taxe communautaire controversée imposée par le gouvernement de Margaret Thatcher, qui avait déclenché des manifestations et des affrontements avec la police à travers le pays.
Huit autres arrestations ont été effectuées pour des faits distincts, dont cinq pour agression présumée sur agents.
Cette mobilisation intervient alors que Londres envisage de nouvelles sanctions contre Israël si Benjamin Netanyahou met à exécution son projet d’occupation totale de Gaza. Plusieurs ministères étudient des mesures de rétorsion, allant jusqu’à exclure les forces israéliennes de programmes de formation au Royaume-Uni.
Organisée par Defend Our Juries, proche des mouvements écologistes, cette manifestation marque l’apogée d’une série d’actions depuis l’interdiction de Palestine Action le 5 juillet. Cette décision faisait suite à des opérations ciblant des infrastructures militaires britanniques accusées de collaborer avec l’armée israélienne, dont l’intrusion à la base de la RAF Brize Norton ayant causé 7 millions de livres de dommages.