S'exprimant peu après l'adoption d'un accord sur la situation en Syrie, Laurent Fabius a estimé que le départ du président syrien Bachar el-Assad «s'impose pour raisons non seulement morales mais d'efficacité», estimant qu'il devait y avoir des «garanties» sur le retrait de celui-ci de la vie politique syrienne.
Cette position rejoint celle que Barack Obama a exprimée lors d'un discours annuel à la Maison blanche, qui se tenait en même temps que l'adoption de la résolution du Conseil de Sécurité. Si celui-ci a reconnu qu'il n'y aurait pas de paix en Syrie sans un «gouvernement légitime», il a toutefois estimé : «je pense qu'Assad va devoir partir pour que le pays mette un terme aux effusions de sang ou pour que toutes les parties prenantes puissent aller de l'avant».
Récemment, pourtant, le Secrétaire d'Etat américain John Kerry, s'était montré plus conciliant sur la question du processus de transitions politique en Syrie, précisant notamment lors d'une rencontre avec Vladimir Poutine que les Etats-Unis ne recherchaient pas un changement de régime. Kerry a salué l'accord de l'ONU comme un «degré d’unité sans précédent» des grandes puissances.
Quand au chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, il a lui estimé que le Conseil de Sécurité des Nations Unies, par son vote, avait confirmé le fait que la souveraineté de la Syrie devait être respectée.
Votée à l'unanimité ce vendredi 18 décembre, la résolution entend favoriser un processus de paix en Syrie via, notamment, l'instauration d'un cessez-le-feu, ou encore l'organisation d'élections dans les 18 mois à venir. Toutefois, le texte ne fait pas mention du rôle que jouera le président Bachar el-Assad dans l'avenir politique de la Syrie, point qui est au centre de désaccords entre les positions russes et américaines.