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Le Hezbollah rejette le désarmement et reçoit le soutien de l’Iran

Le Hezbollah rejette la décision du gouvernement libanais de le désarmer d’ici fin 2025, la qualifiant de «péché grave», et reçoit le soutien de l’Iran, qui dénonce un complot américano-israélien. La classe politique libanaise reste divisée, entre partisans de la souveraineté de l’État et défenseurs de la résistance.

Le 6 août 2025, le Hezbollah a fermement rejeté la décision du gouvernement libanais, prise la veille, de fixer à fin 2025 une date butoir pour son désarmement, une mesure historique visant à consacrer le monopole de l’État sur les armes, conformément à la résolution 1701 de l’ONU.

Lors d’une réunion du Conseil des ministres à Baabda, sous la présidence de Joseph Aoun, l’exécutif a chargé l’armée libanaise d’élaborer un plan d’action d’ici fin août pour retirer les armes du Hezbollah et d’autres groupes armés. Le parti chiite, par un communiqué, a qualifié cette décision de « péché grave », accusant le gouvernement de Nawaf Salam de « saper la souveraineté du Liban » et de « donner les mains libres à Israël ».

Il a déclaré qu’il ferait « comme si cette décision n’existait pas », dénonçant une initiative dictée par l’émissaire américain Tom Barrack, porteur d’un calendrier contraignant de désarmement dans le cadre du cessez-le-feu de novembre 2024 avec Israël. Cette position a été renforcée par l’Iran, principal allié du Hezbollah.

L'Iran maintient son soutien au Hezbollah

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a exprimé, le 6 août 2025, le « soutien total » de Téhéran aux décisions du Hezbollah, qualifiant le projet de désarmement de « complot visant à affaiblir la résistance ». Le chef de la diplomatie iranienne a accusé les États-Unis et Israël d’imposer des « conditions humiliantes » au Liban, tout en saluant la résilience du Hezbollah face aux pressions internationales.

Il a appelé à une « unité régionale » pour contrer ces initiatives, soulignant que l’Iran continuerait à soutenir militairement et politiquement le parti chiite. Au Liban, la décision a divisé la classe politique. Les Forces libanaises et le parti Kataëb ont salué une « décision historique » pour restaurer la souveraineté de l’État, tandis que le mouvement Amal, allié du Hezbollah, a dénoncé une « concession gratuite à Israël ».

Deux ministres proches du tandem chiite Amal-Hezbollah ont quitté la réunion en signe de protestation. Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan a averti qu’un désarmement forcé pourrait déclencher une « catastrophe sécuritaire ». Le Hezbollah conditionne toute discussion à un retrait israélien des cinq points occupés au Liban-Sud et à l’arrêt des violations du cessez-le-feu, qui dépassent les 3 700 incidents depuis novembre 2024.