Le raid a eu lieu ce vendredi 18 décembre dans les bureaux temporaires d’un centre d’excellence (organisme qui vise à former des responsables) de l’organisation atlantiste. D’après le journal polonais Gazeta Wyborcza, des conseillers du ministre de la Défense, Antoni Macierewicz, sont entrés dans le bâtiment accompagnés par la police militaire.
Un porte-parole de ce dernier a expliqué que le directeur du centre, Col Krzysztof Dusza, ne s’était pas soumis à l’ordre, que lui avait signifié l'Etat, de démissionner de son poste. Le directeur avait été nommé par l’ancien gouvernement de centre-droit, qui a été mis sur la touche par le parti de droite eurosceptique Loi et justice lors des dernières élections d’octobre.
L’ancien ministre de la Défense polonais, Tomasz Siemoniak, s’est inquiété de ce raid auprès du journal britannique The Guardian : «Rien de semblable ne s’est produit dans l’histoire de l’OTAN, qu’un Etat membre attaque une installation de l’OTAN».
Les centres d’excellence ne sont pas dirigés directement par l’organisation, mais sont considérés par l’alliance comme des organismes affiliés qui s’occupent des questions d’expertise. Dans une déclaration faite à l’occasion de la cérémonie d'ouverture du centre polonais, l’alliance avait déclaré qu’il s’agirait du «principal centre d’expertise de l’OTAN en matière de contre-espionnage militaire». Si le bureau n’avait pas encore été accrédité par l’organisation atlantiste, il devait l’être courant 2016.
Fraîchement arrivé au pouvoir, le nouveau gouvernement de Pologne tente de reprendre fermement et rapidement la main sur les postes des services de renseignement et de sécurité, qui avaient été attribués par l’ancien gouvernement.
Membre depuis 1999 de l’OTAN, il est prévu que la Pologne accueille en 2016 un sommet de l’organisation à Varsovie.