Les ouvriers des usines Boeing d’avions de combat à Saint-Louis et Saint-Charles (Missouri), ainsi qu’à Mascoutah (Illinois), ont entamé une grève le 4 août, après l’échec des négociations entre la direction et le syndicat IAM. Ce dernier, l’un des plus puissants d’Amérique du Nord, avait rejeté à une large majorité une proposition de contrat de travail de quatre ans.
Le syndicat de la branche Défense, Espace et Sécurité a annoncé sur X qu’« environ 3 200 membres hautement qualifiés […] se sont mis en grève à minuit [dans la nuit du 3 au 4 août] parce que trop, c’est trop. C’est une question de respect et de dignité ». Les ouvriers réclament, en effet, « un contrat équitable ».
Hausse salariale rejetée
Dans une proposition initiale, rejetée la semaine dernière par le syndicat, Boeing proposait une hausse salariale de 20 % sur quatre ans et une augmentation des congés. Une seconde proposition, refusée à son tour, prévoyait d’augmenter les salaires de 40 % et d’améliorer les conditions de retraite. Or, pour l’IAM, « la proposition de Boeing Defense ne répond pas aux priorités ni aux sacrifices consentis par cette main-d’œuvre qualifiée ».
La veille de la grève, Tom Boelling, un représentant du syndicat, a déclaré par voie de communiqué que « les membres de la section 837 d'IAM se sont exprimés haut et fort : ils méritent un contrat qui reflète leurs compétences, leur dévouement et le rôle essentiel qu'ils jouent dans la défense de notre nation ». Ces propos font écho à ceux du président de l’IAM, qui a déclaré le même jour : « Notre syndicat est fondé sur la démocratie, et nos membres ont le droit d’exiger un contrat à la hauteur de leurs contributions. »
Boeing déçu, mais « prêt à faire face à la grève »
Dan Gillian, vice-président et directeur général de Boeing Air Dominance, et cadre supérieur de l’usine de Saint-Louis, s’est dit « déçu que nos employés aient rejeté une offre qui prévoyait une augmentation salariale moyenne de 40 % et résolvait leur principal problème concernant les horaires de travail alternatifs ». Il a ajouté que la compagnie est « prête à faire face à une grève et a pleinement mis en œuvre son plan d'urgence afin de garantir que notre personnel non gréviste puisse continuer à soutenir nos clients ».
À noter que Boeing traverse une crise profonde depuis 2024, en raison de problèmes persistants affectant notamment la qualité de ses avions de ligne. Le constructeur américain a également été confronté à une grève qui a paralysé deux de ses usines pendant plus de cinquante jours.