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Vague de reconnaissances de la Palestine : un geste symbolique sans effet sur Israël ?

Quatorze pays, dont la France et le Royaume-Uni, prévoient de reconnaître la Palestine en septembre 2025. Ces gestes symboliques n'influent pas sur la guerre et la colonisation israéliennes. Sans sanctions contre Israël, la famine à Gaza et l’expansion des colonies (600 000 colons) persistent, selon la CIJ. Netanyahou rejette ces initiatives.

Le 24 juillet 2025, Emmanuel Macron a annoncé que la France reconnaîtrait l’État de Palestine en septembre lors de l’Assemblée générale de l’ONU, devenant le premier pays du G7 à s’engager dans cette voie.

Cette décision a été suivie, le 29 juillet, par celle du Royaume-Uni, où Keir Starmer a conditionné la reconnaissance à des concessions israéliennes, notamment un cessez-le-feu à Gaza et l’arrêt de l’annexion en Cisjordanie. Quatorze pays, incluant la France, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, Malte, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, la Norvège, la Slovénie, l’Islande, Andorre, le Luxembourg et Saint-Marin, ont exprimé leur intention de reconnaître la Palestine en septembre 2025, selon la déclaration conjointe de New York du 29 juillet, coprésidée par la France et l’Arabie saoudite.

Un coup d'épée dans l'eau ?

Ces pays, dont plusieurs ont déjà reconnu la Palestine (Espagne, Irlande, Norvège, Slovénie), représentent une majorité des 147 États membres de l’ONU (sur 193) soutenant l’État palestinien, observateur non membre depuis 2012.

Cette vague, saluée par l’Autorité palestinienne, vise à relancer la solution à deux États, bloquée par l’opposition des États-Unis, qui ont voté l’adhésion pleine de la Palestine à l’ONU en avril 2024, et d’Israël. Cependant, sans mesures coercitives contre Israël, ces reconnaissances restent symboliques et n’influencent pas la situation sur le terrain.

Depuis octobre 2023, l’offensive israélienne à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas (1 200 morts israéliens), a tué plus de 60 000 Palestiniens, majoritairement des civils, et provoqué une famine délibérée, selon l’ONU. Le blocus limite l’aide à 120 camions par jour contre 500 avant la guerre, aggravant la crise humanitaire.

En Cisjordanie, l’expansion des colonies, avec 600 000 colons et 20 000 nouvelles unités de logement depuis 2023, viole le droit international, selon la CIJ. Benjamin Netanyahou, condamné par la CPI pour crimes de guerre, a qualifié la reconnaissance française de « récompense du terrorisme » et celle du Royaume-Uni de « menace pour la sécurité d’Israël », menaçant d’annexer des zones de Gaza.

Jean-Noël Barrot a insisté : « La reconnaissance est un pas, mais sans sanctions, elle ne changera rien. » L’UE, divisée par le veto de l’Allemagne, et les États-Unis, soutenant Israël, bloquent toute pression efficace, rendant l’État palestinien illusoire face à l’occupation.