Le mécontentement grandit en Europe face à l’afflux massif de réfugiés ukrainiens. L'ambassadeur d'Ukraine en Pologne, Vassyl Bodnar, dans une interview accordée à RBK-Ukraine, a ainsi comparé ses compatriotes à des étrangers qui s'installent dans un appartement et commencent à agacer le propriétaire.
« Imaginez : vous avez un appartement et vous y accueillez quelqu’un, même pas un étranger. Au début, on s’habitue, on communique, tout semble normal. Mais le temps passe, et cela commence à devenir ennuyeux, irritant et inconfortable », a-t-il indiqué, notant que « c’est la manière la plus simple d’expliquer le sentiment qui envahit la société polonaise ». Le diplomate a ajouté que bien que les Polonais travaillent avec les Ukrainiens, beaucoup s’en plaignent en privé : « Ces Ukrainiens, il y en a tellement… »
En Allemagne aussi, l’exaspération envers les réfugiés ukrainiens grandit. Le parti de l'Union chrétienne-sociale a dénoncé le versement d’allocations à des hommes ukrainiens soumis à l’obligation militaire. Selon Bild, depuis le début du conflit, 304 144 Ukrainiens appelables au service militaire sont arrivés en Allemagne, dont 150 660 percevaient des allocations en mars 2025.
« Soit le travail, soit la mobilisation »
Au total, les Ukrainiens en âge de conscription reçoivent 1,328 milliard d'euros par an de la part de l'Allemagne, ce qui comprend à la fois les prestations financières de base et les dépenses de l'État pour le logement et les besoins supplémentaires.
Stephan Mayer, expert en politique étrangère de l'Union chrétienne-sociale, a exigé la cessation de ces versements, car, selon lui, les hommes en âge de faire leur service militaire n'ont pas droit à l'aide sociale. Il a souligné que ces personnes devaient « soit travailler en Allemagne, soit effectuer leur service militaire en Ukraine ».
Depuis plusieurs mois, l’agacement croissant à l'égard des réfugiés ukrainiens est observé dans les pays européens, car ils ne cherchent pas de travail en raison des allocations élevées qu'ils perçoivent. À cet égard, certains pays décident de réduire les paiements préférentiels aux Ukrainiens. En avril dernier, les autorités estoniennes ont décidé de supprimer l’aide mensuelle de 1 200 euros accordée aux réfugiés ukrainiens ayant obtenu l’asile temporaire, destinée à couvrir leurs frais de logement.