L'Union européenne (UE) a admis ce 28 juillet qu’elle ne serait pas en mesure de tenir la promesse de 600 milliards de dollars en investissements dans l'économie américaine, et cela, quelques heures seulement après les négociations commerciales tenues en Écosse avec Donald Trump. La cause principale de cet aveu est que les fonds promis proviendraient dans leur totalité d'investissements du secteur privé, qui ne sont, en aucun cas, soumis à l’autorité de Bruxelles, selon les déclarations d’officiels européens cités par le site d’information Politico.
Bâtir un accord sur une promesse qui ne peut être tenue
Lors de sa rencontre avec Trump, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a conclu un accord supposé éviter une guerre commerciale entre l'UE et les États-Unis. Selon les termes de l’accord, l’UE devrait investir 600 milliards de dollars. Or, à ce jour elle totalise 2 800 milliards de dollars d'investissements privés aux États-Unis. Si l'UE arrive a mobiliser son secteur privé, ce montant devrait être porté à 3 400 milliards de dollars au cours des prochaines années.
Selon Politico, deux hauts fonctionnaires de la Commission européenne, dont il n’a pas précisé l’identité, ont fait savoir que les fonds proviendraient exclusivement d'entreprises privées européennes. « L'UE, en tant qu'autorité publique, ne peut garantir cela. Cela dépend des intentions des entreprises privées », a déclaré l'un des hauts fonctionnaires de la Commission. Et à ce stade, il n’existe aucune mesure incitative pour encourager le secteur privé à investir 600 milliards de dollars, ni un calendrier précis pour cet investissement. D’ailleurs, ce chiffre ne serait basé que sur des discussions avec différentes associations professionnelles et entreprises afin de connaître leurs intentions d'investissement, selon un autre responsable de la Commission européenne.
Droits de douane à 15 %
Au terme des négociations, Trump a abaissé les droits de douane sur les importations de l'UE à 15 %, au lieu des 30 % qui devaient entrer en vigueur dès le 1er août prochain. Mais à quel prix ?
Si la promesse d’investissement européenne a été déterminante pour faciliter l’accord avec les États-Unis, elle soulève cependant des objections, dans la mesure où l'on estime qu'un tel investissement se ferait aux dépens des investissements en Europe.
L’idée même que le secteur privé veuille investir à une telle échelle soulève aussi des doutes, d'autant plus qu’il ne sera possible en aucun cas de dicter un quelconque investissement aux entreprises européennes.