Le ministère algérien des Affaires étrangères a fait part, le 25 juillet, de sa « ferme désapprobation » face à une décision des autorités françaises entravant l’accès des agents de son ambassade aux valises diplomatiques dans les aéroports de Paris. Selon Alger, cette mesure, mise en œuvre par le ministère français de l’Intérieur, empêche les diplomates accrédités d’accéder aux zones réservées, les privant de la possibilité de récupérer directement les valises diplomatiques auprès des compagnies aériennes.
Dans un communiqué, la diplomatie algérienne déplore une démarche « menée dans l’opacité totale » et sans notification officielle, estimant qu’elle contrevient aux règles fondamentales des relations diplomatiques.
Des démarches engagées à Alger et à Paris
À la suite de cette décision, le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger a été convoqué par le ministère algérien des Affaires étrangères pour s’expliquer. Parallèlement, la représentation algérienne à Paris s’est rapprochée des services compétents du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères.
Selon les éléments recueillis, la mesure controversée aurait été décidée par le ministère de l’Intérieur, sans que le Quai d’Orsay n’en soit informé au préalable.
L’Algérie qualifie cette entrave d’« atteinte grave au bon fonctionnement » de sa mission diplomatique et y voit une « violation manifeste » de l’article 27, alinéa 7, de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques. Ce texte international garantit le droit pour toute mission d’envoyer un de ses membres récupérer directement la valise diplomatique.
Réaction ferme d’Alger
En réponse, Alger a annoncé l’application « immédiate et rigoureuse » du principe de réciprocité, ce qui pourrait entraîner des restrictions similaires pour les diplomates français en Algérie. Le communiqué précise également que l’État algérien se réserve le droit de recourir à « toutes les voies légales appropriées », y compris la saisine des Nations unies, pour faire valoir ses droits et garantir la protection de ses représentations à l’étranger.
Cet épisode vient raviver les tensions diplomatiques entre Alger et Paris, dans un contexte déjà marqué par plusieurs différends ces dernières années.