Le dimanche 20 juillet, le navire Handala, affrété par la Coalition de la Flottille de la Liberté, a levé l’ancre depuis Gallipoli, dans le sud de l’Italie, à destination de Gaza. Après un retard de deux jours pour des raisons techniques et même un sabotage selon l’eurodéputé LFI Emma Fourreau, cette nouvelle expédition humanitaire, annoncée depuis un mois, ambitionne de « briser le blocus humanitaire » imposé par Israël et de « stopper le génocide » dans l’enclave palestinienne, selon les expressions employées par la Coalition.
Chargé de vivres, de matériel médical, de lait infantile et de médicaments, le bateau symbolise un élan de solidarité internationale face à une situation humanitaire désastreuse après plus de vingt mois de conflit.
Une opération de communication
À bord, une quinzaine de militants, dont les députées françaises de La France insoumise (LFI), Gabrielle Cathala et Emma Fourreau, accompagnées de figures comme l’acteur américain Jacob Berger, le syndicaliste Chris Smalls et l’avocate américano-palestinienne Huwaida Arraf, deux fois nommée pour le prix Nobel de la paix. Des journalistes et des militants d’autres nationalités complètent l’équipage. « C’est une mission pour les enfants de Gaza, pour briser le blocus et le silence estival sur le génocide », a déclaré Gabrielle Cathala à l’AFP, tout en défiant Israël d’intercepter un navire transportant des biens essentiels comme du lait pour bébés. En France, un seul parti présent à l’Assemblée nationale a soutenu cette initiative : il s’agit de LFI, dont la présidente Mathilde Panot a estimé que le bateau « défend notre humanité commune ».
Cette initiative s’inscrit dans une longue série de tentatives de la Flottille de la Liberté, créée en 2010 pour contester le blocus maritime israélien. En juin 2025, le Madleen, avec à son bord Greta Thunberg et Rima Hassan, avait été arraisonné par la marine israélienne à 185 km de Gaza.
Malgré cet échec, la Coalition persiste, portée par des campagnes de dons. « Nous réessayerons autant de fois qu’il le faudra », assure Emma Fourreau, consciente de l’aspect purement symbolique de l’opération, mais déterminée à dénoncer les violations du droit international. Le Handala, un ancien chalutier norvégien de 1968 orné de messages de soutien aux Palestiniens, naviguera environ une semaine pour parcourir les 1 800 km jusqu’à Gaza.
Si des bateaux ont réussi à atteindre l’enclave en 2008, les échecs, comme l’attaque meurtrière du Mavi Marmara en 2010, restent nombreux. Cette mission, très politique, vise à alerter sur les pénuries critiques à Gaza, où le blocus imposé depuis mars 2024 exacerbe les souffrances des palestiniens.