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Au moins 25 morts lors d'une opération de l'armée turque au Kurdistan

L'armée turque a investi, depuis plusieurs jours, des villes du sud du pays. Armés de tanks et autres véhicules blindés, les forces turques auraient déjà tué plus de 25 personnes. Des terroristes affirme Ankara, des civils dénonce le PKK.

Les forces militaires turques ont investi violement la ville de Silopi, bastion kurde situé dans le sud du pays, à proximité de la frontière irakienne. Selon les informations fournies par des habitants sur place, l’armée aurait investi la ville avec des tanks. Les forces turques s’en prendraient à des civils, ont dénoncé des habitants, dans cette ville qui est l’un des bastions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Selon un premier bilan, au moins 25 membres présumés du PKK auraient été tués par les forces turques. Les «terroristes» ont été «éliminés» lors d’une opération d’une ampleur rare à l’intérieur des frontières turques, ont affirmé les autorités.

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De son côté, le parti pour la démocratie du peuple (HDP), a dénoncé une opération qui n’avait rien d’un mouvement anti-terroriste, mais «une opération de nettoyage ethnique et de génocide». Le ministre turc de l’Intérieur a toutefois affirmé que «2 200 armes et 10 000 engins explosifs avaient été saisis». Des armes qui servent à lutter contre Daesh, affirment le PKK et le HDP.

En revanche, pour le co-président du HDP, le Premier ministre Ahmet Davutoglu «commande un massacre. Contre qui sont menées ces opérations ? Il y a des gens qui vivent dans ces maisons !». Ahmet Davutoglu a promis une action «ininterrompue» contre le PKK et ses ramifications dans les villes kurdes. ²Ces opérations vont continuer jusqu'à ce que ces districts soient entièrement nettoyés des terroristes», a-t-il déclaré mercredi à des journalistes dans l'avion, de retour d'une visite en Bulgarie.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, d'intenses combats ont repris l'été dernier entre les forces de l'ordre turques et le PKK, faisant de nombreuses victimes. Trois policiers ont encore été tués mardi à Silvan dans une attaque à l'explosif attribuée au PKK. La veille, deux jeunes manifestants kurdes sont morts par balle lors d'affrontements avec la police alors qu'ils dénonçaient le couvre-feu en place depuis le 2 décembre dans le district de Sur, à Diyarbakir, la principale ville du sud-est de l'Anatolie.

Les opérations militaires dans les villes kurdes ont été dénoncées lors de manifestations organisées mercredi soir à Istanbul où quatre membres présumés de l'aile jeunesse du PKK (YDG-H) ont été arrêtés dans la nuit. A Ankara, des députés de l'opposition ont entamé un sit-in dans l'enceinte du parlement en signe de protestation.