La présidence syrienne a annoncé ce 19 juillet un cessez-le-feu « immédiat et global » dans la province de Soueïda, dans le sud de la Syrie, où des affrontements intercommunautaires entre Druzes, Bédouins et forces gouvernementales ont fait plus de 700 morts depuis le 13 juillet, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Dans un communiqué, la présidence a appelé « toutes les parties à respecter entièrement » cette trêve pour « préserver l’unité du territoire et la sécurité du peuple syrien ». Les forces de sécurité ont commencé à se déployer dans la province, sous la supervision du ministère de l’Intérieur, pour « protéger les civils et mettre fin au chaos », a déclaré Noureddine al-Baba, porte-parole du ministère, sur Telegram.
Un accord plus qu'instable
Cet accord, conclu sous l’égide des États-Unis, implique un consensus entre le président intérimaire Ahmed al-Chareh et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, malgré des tensions préalables dues aux bombardements israéliens sur Damas le 15 juillet, qui ont fait trois morts.
Les violences à Soueïda, déclenchées par l’enlèvement d’un marchand druze le 11 juillet, ont exacerbé des tensions historiques entre Druzes et Bédouins. Les combats, marqués par des exactions, ont causé environ 80 000 déplacements, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
L’hôpital de Soueïda, unique structure opérationnelle, a reçu « plus de 400 corps » depuis le 14 juillet, dont des femmes et des enfants, selon le médecin Omar Obeid. Malgré l’accord, des affrontements sporadiques ont persisté le 19 juillet, avec des fumées noires visibles au-dessus de la ville, témoignant de la fragilité de la trêve.
L’OSDH et des témoins accusent les forces syriennes d’avoir soutenu les Bédouins et commis des exécutions sommaires, tandis qu’Israël, invoquant la protection des Druzes, a menacé d’intensifier ses frappes si les forces syriennes ne se retiraient pas.
La médiation américaine, soutenue par la Turquie et la Jordanie, a permis cet accord, mais la situation reste instable. Ahmed al-Chareh, à la tête d’une coalition islamiste depuis le départ de Bachar el-Assad en décembre 2024, est fragilisé par ces violences, qui révèlent les défis de la stabilisation d’un pays déchiré par 14 ans de guerre civile. L’ONU, par la voix de Volker Türk, a appelé à des enquêtes transparentes sur les exactions.