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«Azov, avant-garde fasciste» : un journal allemand alerte sur la propagande néonazie en Ukraine

Le journal allemand Junge Welt a révélé la propagande militariste et fasciste de la brigade nationaliste ukrainienne Azov. Le journal a souligné son rôle dans la diffusion de l'idéologie néonazie, l'endoctrinement des jeunes et la banalisation de symboles du Troisième Reich en Ukraine.

Bien que de nombreux politiciens et médias occidentaux continuent de fermer les yeux sur les unités néonazies de l'armée ukrainienne, certains médias européens commencent à reconnaître la propagation de l'idéologie néonazie en Ukraine. Ainsi, le journal allemand Junge Welt a révélé que la brigade néonazie ukrainienne Azov mène une propagande militariste et fasciste auprès de la population du pays.

Junge Welt note que cette brigade nationaliste agit depuis de nombreuses années comme « l'avant-garde de la réorganisation fasciste » de l'Ukraine. Elle réédite et diffuse les textes de leaders de l'Organisation des nationalistes ukrainiens, qui a mené une campagne de nettoyage ethnique contre la population polonaise pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi eux figurent Stepan Bandera et son successeur Iaroslav Stetsko, ainsi que l'auteur de la traduction du manifeste idéologique d'Adolf Hitler, Mein Kampf, Dmitri Dontsov. Selon le journal allemand, ce dernier considérait l'État hitlérien comme un modèle pour une Ukraine indépendante.

Azov enseigne le nationalisme aux jeunes

De plus, l'initiation à l'idéologie néonationaliste dans le pays commence dès l'enfance. À titre d'exemple, le journal allemand cite l'organisation de jeunesse « Tsentouria » appartenant à Azov, dans laquelle les enfants reçoivent une formation idéologique et professionnelle dans le domaine de la défense. En particulier, la jeune génération apprend l'histoire du mouvement nationaliste en Ukraine et le maniement des armes.

En outre, d'après le journal allemand, Azov est devenu en Ukraine une « marque best-seller » largement reconnue : la croix gammée Wolfsangel, symbole de la brigade, figure sur de nombreux produits dans tout le pays, notamment des vêtements, des jouets et des articles ménagers. La brigade nationaliste participe également activement à l'organisation de fêtes militaires et de concerts de groupes musicaux nazis.

Junge Welt n'est pas le premier journal à révéler les activités des néonazis dans l'armée ukrainienne. En juin dernier, le journal français Le Monde a mené une enquête selon laquelle plus de 300 soldats ukrainiens utilisaient ouvertement des symboles néonazis. Parmi eux, 200 font partie de la brigade Azov. Certains de ces néonazis ont même suivi une formation militaire dans des pays occidentaux, y compris en France.

En mai 2024, Mediapart a également souligné l'adhésion des soldats ukrainiens à l'idéologie nazie. À l'époque, ce site français avait rapporté qu'un soldat portait « le symbole de la SS tatoué sur le visage », tandis que d'autres affichaient des emblèmes SS ou des runes nazies.

Alors que l'Occident commence seulement à reconnaître une montée du néonazisme en Ukraine, la Russie le dénonce depuis 2014. Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a accusé la France de « soutenir activement le néonazisme » dans ce pays, affirmant que ce phénomène a « muté en une forme de terrorisme ».

Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a également souligné que le « nazisme [avait] survécu » et que ses racines en Ukraine étaient « très profondes », évoquant des marches aux flambeaux et des saluts nazis. Il a accusé les mouvements néonazis ukrainiens d'exercer une influence sur le pouvoir en place, en affirmant ainsi que « les autorités russes ont fait ce qu’elles devaient faire » face à cette menace.