Le 4 juillet, le président américain Donald Trump a signé la « grande et belle » loi sur le budget des États-Unis, un vaste ensemble de mesures fiscales et budgétaires de plusieurs milliards de dollars, lors d'une cérémonie solennelle qui s'est déroulée à la Maison Blanche à l'occasion du jour de l'Indépendance des États-Unis. Au cours de l'événement, un bombardier américain utilisé lors des récents bombardements en Iran est passé au-dessus du bâtiment, accompagné de deux chasseurs. La cérémonie a eu lieu après le vote à la Chambre des représentants du Congrès américain, qui avait adopté le projet de loi le 3 juillet.
La nouvelle loi prévoit notamment la prolongation des allégements fiscaux introduits par Trump en 2018 lors de son premier mandat, ainsi que la réduction de la déduction fiscale pour les pourboires et les heures supplémentaires. Il alloue également 350 milliards de dollars (environ 297 millards d'euros) à de nouvelles dépenses militaires et à la sécurité des frontières américaines, dont 46,5 milliards pour la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique, 45 milliards pour l'ouverture de nouveaux centres de détention provisoire pour migrants et 25 milliards pour la création du système de défense aérienne Dôme d'or.
Afin de compenser en partie ces dépenses, le projet de loi prévoit une réduction drastique des dépenses consacrées au programme d'assurance maladie Medicaid, à l'aide alimentaire et aux subventions pour les énergies propres. Selon les estimations du Bureau du budget du Congrès, d'ici 2034, près de 12 millions d'Américains perdront leur couverture Medicaid et environ 3 millions leur droit aux coupons alimentaires.
De plus, au cours de la prochaine décennie, cette loi pourrait entraîner une augmentation de la dette publique américaine de 3 300 milliards de dollars (environ 2 801 millards d'euros), car elle entraînera une perte de revenus totale de 4 500 milliards de dollars, tout en ne réduisant les dépenses que de 1 200 milliards de dollars. Elle comprend également une disposition visant à relever le plafond de la dette publique de 5 000 milliards de dollars, ce qui permettra au gouvernement fédéral de contracter de nouveaux emprunts.
Ce projet de loi a provoqué un conflit public entre Donald Trump et le milliardaire Elon Musk, principal sponsor de sa campagne électorale et ancien chef du Département américain de l'efficacité gouvernementale (DOGE). La première altercation publique entre les deux hommes a eu lieu peu après le départ d'Elon Musk de la fonction publique, mais grâce aux efforts de leur entourage, le conflit a pu être temporairement étouffé. Cependant, depuis fin juin, le directeur de Tesla et SpaceX a repris ses critiques à l'encontre de ce projet de loi, menaçant de créer son propre « Parti américain » s'il venait à être adopté.
En réponse, le président américain a déclaré qu'il envisageait la possibilité de supprimer le soutien public aux lancements de fusées, aux satellites et à la production de voitures électriques afin d'économiser les fonds budgétaires. Il a également menacé d'examiner la question de l'expulsion d'Elon Musk, malgré le fait que l'entrepreneur possède la nationalité américaine.