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Gaza : la crise humanitaire aggravée par les États-Unis

La Gaza Humanitarian Foundation, soutenue par les États-Unis et Israël, est accusée d’aggraver la crise humanitaire à Gaza par des distributions d’aide chaotiques et meurtrières, marquées par des tirs de contractuels américains sur des civils. Plus de 550 morts ont été recensés depuis mai 2025. L’ONU et diverses ONG exigent son démantèlement.

La situation humanitaire à Gaza, déjà désastreuse après plus de 20 mois de guerre, est exacerbée par la gestion chaotique des distributions d’aide par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël.

Un article de L’Orient-Le Jour rapporte qu’au moins 45 civils palestiniens ont été tués par l’armée israélienne près des sites de distribution de la GHF, dans un contexte de famine généralisée. Depuis le début des opérations de la GHF fin mai 2025, après un blocus israélien imposé en mars, plus de 550 personnes ont été tuées et 4 000 blessées lors de ces distributions, selon Médecins sans frontières (MSF).

Des contractuels américains tirent sur la foule

L’ONG dénonce un système conçu pour « humilier les Palestiniens », avec des sites militarisés, entourés de barbelés et de postes d’observation, où l’accès est conditionné à des contrôles biométriques stricts. Les critiques pointent l’opacité de la GHF, enregistrée à Genève mais soupçonnée d’être une coquille vide, pilotée par d’anciens militaires américains, et son non-respect des principes humanitaires d’indépendance et de neutralité.

Des informations révèlent des pratiques alarmantes de la part des contractuels américains chargés de la sécurité des distributions. Deux employées d’un sous-traitant de la GHF, s’exprimant anonymement à l’Associated Press, ont dénoncé l’usage régulier de balles réelles, de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes contre des Palestiniens affamés, même en l’absence de menace.

Des vidéos vérifiées montrent des agents armés et cagoulés tirant sur des foules dans des corridors étroits, provoquant des scènes de panique. Une femme a été blessée à la tête par des éclats de grenade, selon un témoin. Ces révélations s’ajoutent aux accusations contre l’armée israélienne, qui, selon Haaretz, aurait ordonné de tirer sur des civils près des sites d’aide.

La GHF, démentant certains bilans, affirme que le Hamas perturbe ses opérations, tandis que 170 ONG exigent son démantèlement au profit de l’ONU. Cette crise s’inscrit dans un contexte plus large où les États-Unis, en soutenant la GHF, sont accusés de complicité dans le désastre humanitaire. Le siège partiellement levé n’a pas empêché une famine touchant 100 % de la population, selon l’ONU, qui appelle à un cessez-le-feu et à un retour aux mécanismes onusiens.

La dissolution de la branche suisse de la GHF, pour irrégularités administratives, renforce les doutes sur sa légitimité. Ces événements alimentent les critiques contre la militarisation de l’aide et soulignent l’urgence d’une solution politique pour Gaza.