Depuis la chute de Bachar el-Assad, le 8 décembre 2024, la Syrie, sous la présidence intérimaire d’Ahmed al-Chareh, semble s’orienter vers une normalisation des relations avec Israël, marquant un tournant diplomatique inattendu.
Selon L’Orient-Le Jour, des rumeurs évoquent une possible rencontre entre al-Chareh et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou en marge de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2025. Cette hypothèse, impensable il y a encore quelques mois, s’appuie sur plusieurs signaux.
Après la prise de pouvoir des rebelles menés par Ahmed al-Chareh, Israël a lancé des centaines de frappes pour neutraliser les capacités militaires syriennes, craignant un pouvoir jihadiste à sa frontière. Cependant, la dynamique a évolué avec la levée des sanctions américaines contre la Syrie, annoncée après une rencontre entre al-Chareh et Donald Trump à Riyad le 14 mai 2025.
Une rencontre entre al-Chareh et Netanyahou en septembre ?
Cette décision, qualifiée d’« historique » par le président par intérim syrien, a ouvert la voie à des discussions directes entre Damas et Tel Aviv. Al-Chareh, dans un entretien avec le Jewish Journal en mai 2025, a rejeté une normalisation immédiate mais n’a pas fermé la porte à des discussions futures, insistant sur le respect du droit international et de la souveraineté syrienne.
Il a également exprimé une volonté de revenir à l’accord de désengagement de 1974 concernant le Golan, occupé par Israël. Plus significatif encore, des sources comme le Times of Israel rapportent que la Syrie pourrait renoncer à revendiquer le Golan en échange d’une reconnaissance officielle de son gouvernement par Israël. Cette concession, si confirmée, serait un bouleversement stratégique, motivé par le besoin de Damas de stabiliser son économie et d’attirer des investissements étrangers.
Washington joue un rôle clé dans ce rapprochement. Lors d’une visite à Damas fin mai 2025, l’envoyé spécial américain Thomas Barrack a évoqué un possible « pacte de non-agression » entre la Syrie et Israël, un objectif plus modeste que la normalisation prônée initialement par Trump.
Ce dernier a affirmé que al-Chareh était « prêt » à rejoindre les accords d’Abraham, qui ont normalisé les relations entre Israël et plusieurs pays arabes. Ces déclarations, bien que non confirmées publiquement par Damas, témoignent d’une volonté de pragmatisme de la part d’al-Chareh, qui cherche à consolider son pouvoir dans un contexte de reconstruction nationale et de pressions régionales.