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Rafael Grossi sur l'Iran : «Ils n’avaient pas d’armes nucléaires»

L’AIEA n’a trouvé aucune preuve que l’Iran cherchait à se doter de l'arme nucléaire. Pourtant, selon son directeur général Rafael Grossi, de nombreuses zones d’ombre subsistent : des traces d’uranium ont été détectées sur des sites non déclarés et l’Iran n'a pas répondu à certaines questions jugées «essentielles» par l'agence.

Dans une interview accordée à la chaîne américaine CBS, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a déclaré que l’agence n’avait pas vu d’indications montrant que le programme nucléaire iranien visait la fabrication d’une arme nucléaire : « Nous n’avons pas vu de programme de développement dans ce sens. »

Toutefois, d'après lui, les inspecteurs de l’AIEA ont détecté des particules d’uranium dans plusieurs sites en Iran qui ne figuraient pas parmi les installations officiellement déclarées. Il a fait remarquer que, depuis des années, l’agence interrogeait Téhéran sur l’origine de ces éléments, sans jamais avoir reçu de réponses « crédibles ».

Rafael Grossi a également souligné que de nombreuses pressions ont été exercées sur l'agence afin qu’elle affirme dans ses rapports que l’Iran possédait déjà l’arme nucléaire ou était sur le point de l’obtenir. « Et je peux vous assurer que beaucoup de ceux qui ont participé à votre rapport ont dit qu'on devait mentionner le fait qu’ils possédaient des armes nucléaires ou qu’ils étaient sur le point d’en obtenir. Mais nous ne l’avons pas fait. Nous ne l’avons tout simplement pas fait, car cela ne correspondait pas à ce que nous avions vu », a-t-il indiqué.

D’après les médias américains qui citent ses sources, les frappes menées contre l’Iran n’ont pas permis de détruire les composants essentiels de son programme nucléaire. Selon une évaluation préliminaire du renseignement américain, l’attaque n’aurait entraîné qu’un simple retard de quelques mois dans la possible mise au point d’une bombe atomique.

De son côté, le président des États-Unis Donald Trump et le ministre de la Défense, Pete Hegseth, ont déclaré le 25 juin que les installations nucléaires iraniennes situées à Fordo, Natanz et Ispahan avaient été « pratiquement rayées de la carte ». Selon la Maison Blanche, Téhéran n’aurait pas réussi à évacuer ses matériaux sensibles avant ces frappes.