Cette coalition exclut l’Iran et l’Irak, des soutiens de ce que les Saoudiens appellent le «terrorisme chiite», ainsi que la Syrie, où Riyad appuie des rebelles souhaitant renverser Bachar el-Assad. Téhéran et Riyad sont les deux puissances rivales de la région, dont les relations sont particulièrement tendues au vu des conflits en Syrie et au Yémen. De plus, les Saoudiens craignent que la levée imminente des sanctions économiques imposées à l’Iran ne renforce sa position.
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Pour Michael Stephens de l’Institut Royal des Services Unis, cette annonce «est un message politique, pas une décision opérationnelle et stratégique». Pour l’expert, «en sus de proposer une initiative permettant de revenir en grâce auprès de l’Occident, cela permet de bloquer l’Iran, pas uniquement au Moyen-Orient, mais aussi dans des régions périphériques comme le Nigeria. Cela ouvre des possibilités».
Pour Amin Shalaby, directeur du conseil égyptien des affaires étrangères, «il est clair que cette coalition islamique n’est constituée que de pays sunnites ; ne jouera-t-elle pas un rôle dans le conflit entre chiites et sunnites ? Ceci est la perspective la plus dangereuse de la région actuellement». Si cette coalition devient une véritable force militaire, l’Iran sera peut être amenée à constituer une formation chiite rivale pour faire contrepoids à l’initiative saoudienne.
«Je pense que cette décision est une prolongation de la coalition menée par l’Arabie saoudite, combattant au Yémen, au vu de la déclaration du ministre de la Défense saoudien, Muhammad ibn Salman, qui a affirmé que la coalition ne serait pas limitée à la lutte contre l’Etat islamique», a déclaré le responsable politique. La coalition, selon les propos de ses initiateurs, est «fondée sur la base du droits du peuple à se défendre» et a pour but de «contrer le terrorisme, qui est devenu une menace pour les intérêts de la nation islamique».
L’annonce de la création de cette coalition s'est faite au moment où les critiques en Europe occidentale et aux États-Unis se font de plus en plus vives concernant l’attitude ambivalente de Riyad concernant l’Etat islamique, certains accusant l'Arabie saoudite de soutenir en sous-main le groupe terroriste. D’autres ont pointé les similitudes entre les sentences encourues dans le califat autoproclamé des terroristes et la monarchie Al-Saoud en réponse aux crimes tels que les définit la charia. Le polémiste Eric Zemmour avait, à ce sujet, déclaré que «l’Arabie saoudite n’est rien d’autre qu’un Daesh qui a réussi».
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