La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont signé un accord de paix le 27 juin, sous l’égide des États-Unis, lors d'une cérémonie à Washington, en présence du secrétaire d'État américain Marco Rubio et des chefs de la diplomatie de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, et du Rwanda, Olivier Nduhungirehe.
L’accord devrait mettre fin au conflit qui a ravagé l'est de la RDC et coûté la vie à des milliers de personnes. Saluant ce développement, le président américain, Donald Trump, a qualifié l’accord de « nouveau chapitre d'espoir ».
« Aujourd'hui, la violence et la destruction prennent fin et toute la région entame un nouveau chapitre d'espoir et d'opportunités, d'harmonie, de prospérité et de paix », a annoncé le président américain à la Maison Blanche en présence des ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda. « C'est un jour merveilleux », s’est-il réjoui à propos de l’accord qui devrait mener à l'obtention de droits miniers en RDC par les États-Unis, toujours selon Donald Trump.
Cet accord « n'effacera pas la douleur », mais « peut commencer à restaurer la sécurité, la dignité et le sens de l'avenir »
Selon la patronne de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, « ce moment a été long à venir. Il n'effacera pas la douleur, mais il peut commencer à restaurer ce dont le conflit a privé de nombreuses femmes, hommes et enfants : la sécurité, la dignité et le sens de l'avenir ». Une « chance rare » pour la région des Grands Lacs de « tourner la page, pas seulement avec des mots, mais avec un changement réel sur le terrain », a encore souligné la ministre congolaise.
Thérèse Kayikwamba Wagner s’est adressée aux Congolais des régions est du pays : « À nos concitoyens de l'Est : cet accord a été signé en pensant à vous. Il prévoit le désengagement des forces armées, la protection des civils, le retour des personnes déplacées et des réfugiés sous l'autorité du gouvernement et établit un mécanisme de suivi pour en assurer le respect. Ce ne sont pas que des mots sur le papier. Ils doivent maintenant être traduits en actes - avec justice, responsabilité et volonté politique. »
Diplomatie rwandaise : « Le chemin à parcourir ne sera pas facile » mais « un tournant a été franchi »
Pour sa part, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a exprimé sa gratitude au président américain, Donald Trump, au chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, ainsi qu’au Qatar, à l’Union africaine (UA).
« Au cœur de cet accord de paix se trouve la décision d'établir un mécanisme conjoint permanent de coordination de la sécurité entre le Rwanda et la RDC », a affirmé Olivier Nduhungirehe. Il a fait savoir que la première étape de l’accord consistait dans la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) « qui s'accompagnera de la levée des mesures défensives du Rwanda ».
Outre le retour des réfugiés dans leurs territoires respectifs, le ministre rwandais a exprimé le souhait de « renforcer la coopération économique, notamment avec les entreprises et les investisseurs américains », affirmant que « la croissance partagée et la coopération transfrontalière généreront des bénéfices tangibles pour nos deux pays ».
La Russie espère une paix durable et une stabilité régionale
Réagissant à la signature de l’accord, l’envoyée adjointe russe auprès de l'ONU au Conseil de sécurité a fait savoir que Moscou se félicitait de la signature de l'accord de paix entre la RDC et le Rwanda, soulignant qu’il s’agissait d’un « événement très important ». Elle a aussi indiqué que les membres du Conseil de sécurité de l'ONU n'avaient pas encore pris connaissance du contenu de l'accord.
L’ONU salue l’accord entre la RDC et le Rwanda
Dans ses déclarations commentant la signature de l’accord de paix entre les deux pays d’Afrique, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a salué l’accord qui « constitue une étape importante vers la désescalade, la paix et la stabilité dans l'est de la République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs ».
Il a également félicité les États-Unis pour leurs efforts dans la facilitation de l'accord, en coordination avec le Qatar et le médiateur, ainsi que la médiation de l'Union africaine. « J'exhorte les parties à honorer pleinement les engagements qu'elles ont pris dans l'Accord de paix et conformément à la résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité, y compris la cessation des hostilités et toutes les autres mesures convenues », a ajouté le secrétaire général.
Pour sa part, la patronne de la Mission de l'organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), Bintou Keita, a salué la signature de l’accord dans son discours devant le conseil de sécurité des Nations unies. « Alors que les tensions persistent, les lignes de front et de négociation bougent, ouvrant la voie à la paix. La signature, cet après-midi à Washington, par les ministres des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo et du Rwanda du projet d’accord de paix constitue une avancée majeure vers la fin du conflit », a déclaré la cheffe de la Monusco.
L’Union africaine, la France et le Qatar saluent l’accord de paix
Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Mahamoud Ali Youssouf, qui était présent lors de la signature de l'accord, s'est félicité par voie de communiqué « de cette étape importante » et a salué « tous les efforts visant à faire progresser la paix, la stabilité et la réconciliation dans la région », tout en saluant « le rôle constructif » des États-Unis et du Qatar.
Le président français, Emmanuel Macron, a qualifié la signature de l’accord de paix de « pas en avant historique après des décennies de souffrance » et de « bonne nouvelle pour la région des Grands Lacs », dans une publication sur X. « Aux Congolais et aux Rwandais, la France adresse un message d’espoir. La paix doit tenir », a conclu le président français.
De son côté, le ministre d’État qatari aux Affaires étrangères, Mohammed bin Abdulaziz bin Saleh Al-Khulaifi, qui représentait son pays lors de la cérémonie de signature à Washington a salué, dans ses déclarations à l’agence de presse officielle QNA, la conclusion de l’accord et a exprimé la satisfaction de son pays face à « la volonté sincère et l’engagement véritable » des deux parties en faveur d’une résolution pacifique et diplomatique du différend.